Une autobiographie qui se lit comme un polar !
Sur le bandeau apposé sur le livre, un avertissement de l'auteur : "Cette histoire est d'autant plus terrifiante que tout y est vrai. C'est la mienne". Il n'en fallait pas plus pour intriguer votre libraire. Connu depuis plus de vingt ans pour ses thrillers sanglants (Le vol des cigognes, Les rivières pourpres, La ligne noire, Les Promises, le dernier en date Sans soleil...), Jean-Christophe Grangé est un écrivain discret - quel besoin de se raconter ? Il le fait à sa manière, avec une scène choc qui ouvre le livre : une femme qui court, hurlant, cherchant à échapper à trois hommes qui la poursuivent...
Et voilà votre libraire happé, Grangé restant Grangé, même quand il décrit son enfance, sa famille, sa mère, ses grands-parents, faisant revivre la terreur d'un passé sous la coupe menaçante d'un père violent et imprévisible, car le diable dont il est question dans le titre, c'est lui, son géniteur, dont il porte le nom, comme une malédiction. Il décortique les mécanismes psychologiques de la peur, qu'il a fini par comprendre au fil du temps, le pourquoi de son attirance pour la noirceur humaine, et comment cela a inconsciemment façonné sa personnalité et impacté son écriture. "Il y a parfois un malentendu à propos de mes romans. Certains y voient une complaisance à l'égard de la violence, un goût morbide pour la cruauté. C'est tout le contraire. On écrit sur ce qui nous pose problème". Disséquant les scènes clés de sa vie, il dresse un portrait passionnant, lucide et saisissant, parsemé d'autodérision, de l'enfant qu'il était, de l'homme qu'il est devenu, de l'écrivain qu'il est. On le suit, tant dans ses méandres intérieurs que dans son parcours atypique, car étonnamment, cette autobiographie se dévore comme un polar !