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La sélection polar des libraires

Nos coups de cœur en polar

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Les nouveautés en Polar

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Dossiers

Le printemps du polar

La 21ème édition lyonnaise du festival "Quais du polar" célèbre le genre et ses “frontières” : qu’elles soient littéraires, géographiques ou symboliques, le noir explore et transcende ce vaste sujet qui inspire beaucoup d’écrivains.

Un été avec Le Masque !

Que vous préfériez Agatha Christie ou que vous ayez envie de lire ailleurs, cet été est sous le signe du Masque...

Des crimes et des lettres

Quand lire ou écrire conduit au pire...Et si le coupable se dissimulait justement entre les pages de ce polar que vous vous apprêtez à dévorer ?

Coups de coeur

La fille de Jonathan Becker

On ne présente plus Antoine Renand et ses thrilles sombres et haletants !
Jessica Becker n'était qu'une enfant lorsque son père a été arrêté pour avoir commis des meurtres particulièrement affreux. Toute sa vie elle a essayé de se faire oublier du grand public qui pense qu'elle a participé aux crimes et qu'elle en sait plus qu'elle ne le dit. Mais un jour, alors que son père purge sa peine en prison, les meurtres reprennent et Jessica se retrouve de nouveau au cœur de la tourmente...

On ne présente plus Antoine Renand désormais ! Depuis "L'empathie", l'auteur s'est imposé dans le milieu du polar français grâce à ses romans sombres et impossibles à lâcher. Chaque nouvelle parution est un coup de cœur et "La fille de Jonathan Becker" n'échappe pas à la règle !

L'héritage sans nom

Un beau polar norvégien sur la société et les relations humaines
Lors d'une fête avec ses amis pour fêter la fin des cours, Elisabeth, seize ans, est violée par un camarade. Dans un élan de rage et de vengeance, elle commet un acte qui marquera et définira les destins de tous ceux présents ce jour-là. 
Quinze ans plus tard, Lars Lukassen, flic au grand cœur avec de gros problèmes personnels, est appelé au cabinet du docteur Haraldsen. Le gynécologue, grand spécialiste de la fertilité, à été retrouvé sauvagement assassiné. Rapidement, des liens se dessinent entre les deux affaires. Et si toutes ces histoires, ces destins si différents, étaient en fait liés ? 

Nous avions découvert Ellen Gustavsen en 2022 avec la première affaire de Lars Lukassen, "La vertu du mensonge" qui était déjà un coup de cœur. Ce deuxième tome, plus rythmé et plus haletant car les chapitres courts alternent les points de vue de Lars et d'Elisabeth, peut tout à fait se lire de manière indépendante. Dans ce nouveau roman, l'autrice continue d'éclairer le lecteur sur la société norvégienne et sur ces sujets qui restent souvent dans l'ombre. Mais c'est surtout l'influence du passé sur le présent et les relations humaines qui restent au cœur de ce polar norvégien rempli de personnages réalistes et émouvants. 

Henua

Ici tout se sait et pourtant, tout le monde a des secrets
Tepano Morel est envoyé aux Marquises pour enquêter sur la mort déconcertante de Paiotoka O'Connor, retrouvée par un chasseur sur la montagne de Terre Rouge, repère favori des braconniers. Elle était une femme admirée et respectée, connue de tous pour sa personnalité pétillante et sa dévotion pour son fils et pour son île. Tepano apprend très vite que peu d'habitants sont disposés à renseigner un étranger, et encore moins à révéler les petits secrets des villageois installés bien au chaud dans leurs habitudes et leurs traditions. Tiraillé entre ses origines semi-marquinaises et sa culture française, il se lance dans une quête identitaire qui l'aidera à gagner leur confiance. Entre religion, culture, et solidarité, le mystère de ce meurtre s'éclaire grâce aux morceaux de vie que Paiotoka a éparpillés sur l'île. À travers une grande mise en lumière des traditions et des populations, la valorisation de la faune et de la flore, et la glorification des nouvelles technologies, l'auteur nous soumet ici un roman policier enflammé et plein de revendications qui nous fait traverser l'océan jusqu'en Polynésie.

Le livre nous offre une grande précision des procédures, des hiérarchies et des liens entre les métiers judiciaires et policiers, donnant un aspect très réaliste et permettant ainsi d'être immergé dans l'histoire. L'auteur dénonce les inégalités entre les métropoles et les îles, les manques de moyens financiers, technologiques et d'accessibilité sur les zones isolées, tout en soulevant les problèmes de colonisation moderne à travers le tourisme et le capitalisme du voyage qui détruisent les sentiments identitaires des îles.
Le personnage principal est très pragmatique, bourré de défauts, mais riche d'une humanité et d'une volonté de bien faire attendrissante.
Un roman coup de poing qui ne vous laissera pas de marbre !

Antoine, un fils aimant

Découvrez le nouveau roman noir de Sandrine Cohen
Après le meurtre de son père, Antoine, un garçon modèle, est interpellé et emprisonné. Il rencontre Clélia, une enquêtrice de personnalité enflammée, dont le métier consiste à comprendre pourquoi des gens dits ordinaires se transforment en criminels du jour au lendemain. Elle tente de convaincre Antoine pour qu'il lui explique ce qui l'a poussé à agir ainsi, détruisant un cocon familial parfait, mais se retrouve face à un mur. Clélia se rapproche alors du reste de la famille, sa mère et sa petite sœur, qui semblent plus disposées à lui offrir des réponses et peut-être sauver ce garçon d'une peine de prison qui lui ferait perdre la vie à laquelle il se destinait. Son enquête la mène alors à découvrir petit à petit l'intimité et les pensées de chacun des membres de la maison.

Cet ouvrage pose de nombreuses questions sociologiques autour du milieu carcéral et du système judiciaire. Cette enquête est dirigée par une héroïne avec de forts idéaux sociaux et politiques, un caractère explosif, une aura et des idées incroyablement puissantes et inspirantes. L'enquêtrice de personnalité cherche constamment à expliquer le cycle de la violence, son origine, sa perpétualité et sa transmission. Elle a l'espoir d'effacer les traces et les traumatismes passés qui ont créé les monstres d'aujourd'hui. La langue acérée de Sandrine Cohen donne un aspect très dynamique et personnel aux dialogues, nous rapprochant du dénouement avec une tension de plus en plus palpable.

Mathilde Beaussault - Les saules

Un roman noir, âpre et admirable, qui révèle une nouvelle plume !
La découverte du cadavre de la jeune Marie Legrand dans la coulée de la Basse Motte suscite l’émoi dans la France rurale des années 1980 dépeinte dans ce polar. Si le corps de la jeune fille a été signalé par deux pêcheurs du coin, elle a aussi été aperçue par Marguerite, gamine de dix ans, sale, quasiment mutique, moquée et considérée comme une bonne à rien. Seule cette “petite bête sauvage” semblait admirer la jeune morte de 17 ans qu’elle croisait auparavant dans le bus pour aller à l’école, et qui lui avait gentiment adressé la parole.

“Marie, c’était la grande, la solaire, celle qui va en ville, qui va au lycée. Donc celle qui ne prend plus le car. Celle qui s’envole. Parce que l’envol n’est pas donné à tout le monde par ici.

Elles n’ont partagé que quelques années le même car, le même arrêt. Comme si la Basse Motte et la Haute Motte proposaient une trêve aux gamins, juste le temps de l’enfance” 


Or Marie, fille de pharmacien qui appartenait à la Haute Motte, était une adolescente dévergondée qui portait plutôt le sobriquet de “Marie couche-toi là” plutôt que le prénom de la Madone, précise l’autrice. 

Dans ce premier roman dont la présence des “saules” du titre ponctuent la narration, soulignant la frontière à la fois vacillante et mélancolique entre les habitants (les notables ne se mélangent pas aux agriculteurs), Mathilde Beaussault met remarquablement en scène deux mondes aux antipodes, dont ce meurtre vient réveiller et révéler l’incommunicabilité.

Alors que Marguerite ne parle presque pas, mais voit et comprend tout malgré ce que pensent les habitants de ce hameau perdu (elle fait penser aux enfants dans les romans d’Hervé Le Corre ou encore aux jeunes héroïnes chez Franck Bouysse), ce sont les dépositions à la gendarmerie des parents, petits amis, voisins, entourage que nous fait entendre tour à tour la primo-romancière, comme si tous formaient le choeur de cette tragédie. Ces voix multiples charrient, en contrepoint des chapitres focalisés sur l’attendrissante petite Marguerite (“on dirait qu’elle campe dans une enfance échevelée pour l'éternité”), la solitude, les haines ancestrales, vouées au labeur et au malheur. Des existences étriquées dont Marie ne voulait pas, et qui lui ont tragiquement coûté la vie “parce qu’elle incarnait ce que bon nombre de gens détestent ici. Un besoin de liberté farouche exprimée de manière maladive.”

L'Agent

Précipitez-vous sur L'Agent de Pascale Dietrich, qui aura un effet irrésistible sur vos zygomatiques !
Vous avez ri en lisant Mamie Luger ou Papi Mariole de Benoît Philippon ou encore Kasso ou Shit ! de Jacky Shwartzman ? Alors précipitez-vous sur L'Agent de Pascale Dietrich, qui aura le même effet irrésistible sur vos zygomatiques !

Quelle est la recette d'un polar amusant ? s'est interrogé votre libraire, s'amusant à répertorier les règles du genre, ce qui donnerait :
- un cocktail explosif de personnages hauts en couleur
- un scénario rocambolesque
- de multiples rebondissements
- des dialogues savoureux
- de l'humour à gogo !

Vous allez suivre les trajectoires croisées de trois personnages principaux, Anthony Barreau, agent à la recherche de talents d'un genre spécial, car lui, ce sont les artistes de la gâchette qui l'intéressent, son travail est de gérer les contrats entre commanditaires et tueurs à gages ; d'Alba Ferrari, ancienne championne d'Europe de biathlon, tireuse hors pair, portée sur la bibine depuis qu'un accident de ski a fauché son destin, et de Thérèse, 75 ans, tenant son agence matrimoniale depuis 40 ans, diminuée par un AVC, et qui voudrait bien échapper à son gendre plutôt que de se retrouver enfermée en Ehpad par ce dernier.
Le premier va embaucher la seconde, à condition qu'elle cesse de boire - pour assurer sa réputation, un tueur doit viser droit. En attendant de devenir sobre, la seconde, qui s'ennuie, va accepter l'offre d'un autre commanditaire (un tueur qui préfère partir en vacances et lui propose d'honorer son contrat à sa place), et c'est le début des ennuis ! Elle abat non seulement sa cible, mais blesse aussi un autre homme, et pas n'importe qui : un très méchant chef de gang ! Pour échapper à ses troupes décidées à le venger, le premier et la seconde prennent la fuite. Quant à la troisième (la mamie) elle va rencontrer les deux autres, dans un concours de circonstances très improbable...

En plus d'avoir beaucoup ri, votre libraire a enrichi son vocabulaire d'un mot rare (et collé tous les collègues du rayon Polar) : Sicaire. savez-vous ce qu'est un sicaire ? Lisez l'Agent, et vous saurez !

L'ombre portée

Ce nouveau roman de Hugues Pagan est un diamant noir
Hugues Pagan est de retour, et avec lui son personnage fétiche, l'inspecteur principal Claude Schneider, flic pugnace et désabusé. Votre libraire, fan de la première heure, se délecte des premières pages, heureux de retrouver l'univers singulier de l'auteur. Car un livre de Pagan, avant même l'histoire, c'est d'abord un style, une écriture ciselée, la beauté d'une image sur laquelle on s'arrête. Schneider est là, en train de courir à petites foulées, traversant le paysage. On le contemple avec lui : "L'automne venait, les fougères brunissaient, prenaient des couleurs fauves comme un dos de renard. De manière pensive, comme distants, les acacias commençaient à semer à leurs pieds des sequins d'or mince. Il y avait aussi le pourpre des merisiers, l'orange exubérant des érables, la rouille qui s'emparait des marronniers dont les feuilles racornies semblaient de sombres pattes griffues encore accrochées aux branches noircies. Figée entre deux eaux, une sombre silhouette fusiforme semblant épouser la courbure de la berge, le long museau au ras de la surface et la nageoire caudale se perdant dans la pénombre, quelque chose le contemplait d'un oeil impassible et distant, avec une curieuse fixité. Schneider reconnut un gros brochet, qui ne devait pas faire loin du mètre. Il n'y connaissait pas grand-chose en la matière, mais il lui vint à l'idée que lui aussi cherchait la lumière, la dernière et trouble clarté du jour finissant. Un large iris d'un noir opaque, cerclé d'un mince anneau d'or vif le fixait avec une singulière dureté".

L'amosphère d'un grand roman noir se met en place. L'intrigue démarre avec un coup de fil informant la police d'un incendie qui fait rage rue de la Chouette. Un ancien atelier d'ébénisterie a pris feu. Tout le quartier pourrait brûler. Sur les lieux, Schneider et son équipe apprennent très vite qu'il ne s'agit pas d'un incendie accidentel : il y a eu deux départs de feux distincts, un à chaque bout de l'entrepôt. Sous le plancher effondré du rez-de-chaussée, trois corps calcinés forment une sorte de monticule indisctinct qui fume encore lorsque Schneider s'approche...

Le lendemain, un homme puant l'alcool se présente de lui-même au commissariat. Gabriel Fonseca, français d'origine portugaise, travaillant dans le bâtiment. Il s'accuse d'être l'auteur de l'incendie, avec son beau-frère qui a fini à la morgue (il est l'un des trois cadavres calcinés). Une soirée de picole, un marché avec un inconnu. Schneider l'interroge :

"- Pourquoi tu as accepté ?
- Le mec nous a donné cinq cents francs chacun. D'après lui, il n'y avait personne dedans. Que c'était abandonné depuis perpète-les-oies. Cinq cents francs, ça fait du pognon."

Dès lors, Schneider et son équipe n'auront de cesse d'essayer opiniâtrement de resserrer leurs filets autour du commanditaire dont il leur faut trouver l'identité... 

Les méandres de l'enquête ont tenu votre libraire en haleine, mais chut, n'en disons pas plus, si ce n'est que ce nouveau roman de Pagan, somptueusement écrit, est un diamant noir.

Les morsures du silence

Le froid de janvier est propice à la découverte de ce nouveau polar nordique !
Le corps d'un adolescent vêtu d’une aube blanche, coiffé de bougies et le crâne fracassé rappelle un meurtre identique commis 23 ans plus tôt. L’assassin , arrêté à l'époque, était-il réellement coupable ? L’enquête, menée par le commissaire Storm et Maïa Rehn, déterre des vérités trop longtemps enfouies.

Le froid de janvier est propice à la découverte de ce nouveau polar nordique de Johana Gustawsson ! L’enquête, dynamique, alterne les pensées des enquêteurs d’un chapitre à l’autre, rendant l'issue impossible à deviner ! Les intrigues, dans la seconde partie, deviennent le reflet de problématiques sociétales telles que le consentement et les violences faites aux femmes. Ces thèmes prennent ici une dimension réelle, presque viscérale, grâce à la plume acérée de Johana Gustawsson. Les personnages principaux sont quand à eux si attachants, qu'ils donnent envie de les retrouver dans une prochaine enquête !

Gracier la bête

Un magnifique roman noir rythmé à l'écriture travaillée
Comme beaucoup d'éducateurs, Till est épuisé. Au bord du burn-out, il enchaîne les heures dans le foyer d'accueil d'urgence pour mineurs dans lequel il travaille. Jusqu'au jour où Till craque et lève la main sur Audrey, adolescente de quatorze ans placée suite au décès de sa mère. Audrey s'enfuit alors du foyer en pleine nuit et se fait percuter par un chauffard. 
Tous les jours, Till va voir l'adolescente plongée dans le coma et lorsqu'il apprend que la mère de la jeune fille serait peut-être en vie, l'éducateur, rongé par la culpabilité, va tout risquer pour découvrir la vérité et la ramener auprès de sa mère. 

Gabrielle Massat que nous avions découvert en 2020 avec "Le goût du rouge à lèvres de ma mère", revient cette année avec "Gracier la bête". Dans ce roman noir rythmé à l'écriture travaillée, l'autrice crée des personnages contrastés, qui passent de l'ombre à la lumière, et qui même en essayant de bien faire, ont parfois le mauvais rôle. En plaçant son intrigue dans les foyers d'accueil et en parlant de la situation des enfants placés, Gabrielle Massat met aussi le lecteur face à une réalité glaçante : celle d'un milieu en tension et en grand manque de moyens.