Et si nous renversions notre regard sur l'ivresse : non pas comme une fuite, mais un acte de résistance, d'intelligence et d'émancipation ?
Laurent de Sutter nous entraîne dans un voyage à travers le temps, de la Bagdad du IXème à New York du XXème siècle en passant par la France médiévale et le Japon de l’ère Meiji, montrant comment l’ivresse, au-delà de l’alcool, transforme l’art, la science, la politique, l’éthique et jusqu’à notre rapport à l’être. Il convoque alors la philosophie, la littérature et l’histoire et interroge notre rapport au contrôle, au culte de la maîtrise, à la rationalité froide et au "moi productif'. En se laissant traverser par la fête, le vertige, l'excès, nous embrassons l'ivresse comme transcendance et altération de la réalité, lieu de la contingence et de l'absolu : au-delà du dicible et du pensable, embrasser l'ivresse comme on embrasse le mouvement, radicalement, car elle est "l'épreuve de la limite".