Vincent Guéquière nous plonge au cœur du XVIIIe siècle avec son roman "Le capitaine égaré", inspiré de faits réels. L'auteur y retrace l'histoire de Pierre Landais, un marin malouin au destin lié à la Révolution américaine. L'idée du roman est née en découvrant cet "alter ego" oublié de John Paul Jones, héros de l'US Navy, dont la dépouille fut retrouvée à Paris au XXe siècle.

Pierre Landais est un personnage complexe : marin émérite ayant fait le tour du monde avec Bougainville, il a participé aux révolutions américaine et française. Pourtant, son caractère irascible et sa paranoïa le mènent à une fin tragique et à l'oubli. L'auteur a souhaité lui rendre hommage.

Le roman se concentre sur la période américaine de Landais. En 1775, il quitte la marine française et propose ses services à Benjamin Franklin, convoyant armes et officiers pour les insurgés. Son succès lui vaut le commandement de la frégate l'Alliance, symbole de l'alliance franco-américaine. Ce capitaine français et catholique se retrouve alors au milieu d'insurgés protestants, annonçant un destin tragique que Vincent Guéquière restitue fidèlement aux faits historiques.

Le titre "Le capitaine égaré" est polysémique : Pierre Landais est égaré en lui-même par son caractère, entre l'Ancien et le Nouveau Monde, et au milieu du siècle des Lumières qui ne lui a pas apporté la reconnaissance espérée. Enfin, il est "égaré" aujourd'hui, sa tombe à New York ayant disparu. Le roman met en lumière cette quête de reconnaissance qui l'a fait côtoyer Franklin ou La Fayette, mais l'a empêché de laisser sa propre empreinte dans l'histoire.