Dans "Les belles espérances", Catherine Chabert, psychanalyste et professeure émérite, explore les concepts clés du transfert et de l'attente en psychanalyse. L'ouvrage révèle la complexité de l'attente, partagée entre l'analyste et le patient, et l'importance d'une "attente de l'analyste" active mais sans objet figé. Elle distingue les attentes narcissiques (liées au soutien du patient) et les attentes hystériques (liées au désir et à la séduction).

Le livre insiste sur l'articulation indissociable de la clinique et de la métapsychologie, montrant comment la théorie évolue au contact de la pratique. L'auteure défend une approche de l'Œdipe dans toute sa "bigarrure", incluant le renoncement et la bisexualité, et croise cette question avec celle de la perte et de la pulsionnalité. Le transfert, toujours présent, se déploie et se transforme au fil de la cure.

Catherine Chabert aborde la mélancolie comme une intolérance à être modifié par l'autre, touchant le féminin chez les deux sexes. Elle explore aussi le contre-transfert, où les résonances de l'analyste, même en apparence lointaines, peuvent éclairer le chemin du patient. Le livre est un plaidoyer pour une psychanalyse vivante, où la singularité de chaque cure nourrit la théorie et où l'amour de l'analyse est moteur.