Une étude consacrée aux modalités du gouvernement de la princesse d'Artois, sa présence en Comté, la gestion de ses terres comprenant la comptabilité, les ressources tirées de celles-ci, la mise en oeuvre des chantiers, ainsi que son attitude à l'égard du clergé et des établissements religieux. ©Electre 2025

Ipfius : ipfius : ad fanendum cas

Aborder la vie comtoise au temps de la comtesse Mahaut d'Artois, comtesse de Bourgogne palatine et dame de Salins, entre 1285 et 1329, c'est avoir recours d'abord au fonds comtois des archives du Pas-de-Calais, sans pour autant délaisser les archives éparses de la région. Ce fonds est constitué surtout de documents comptables, riches de précieuses informations sur la vie politique et administrative des « terres » dont la princesse disposa conformément aux dispositions du traité de Vincennes, son époux Othon IV décédé. Le regard que l'on peut porter ne concerne donc pas toute la principauté même si les quelques séjours de la comtesse entre 1286 et 1327, l'ont conduit jusqu'à Cherlieu en parcourant nombre de sites. Par Contre se dégagent des aspects jusque-là peu connus sur les chantiers et la vie artisanale, la nourriture, certains aspects du commerce. Les relations entre la comtesse et la noblesse, parfois tendues, s'éclairent à la lueur de chevauchées ; ses liens privilégiés avec le monde de l'Église sont éloquents, ses attentions à l'égard des pauvres tout autant. Et plus encore, on voit se mettre en place et fonctionner efficacement une véritable administration à l'aune de celle du royaume de France dont Mahaut était très proche. Nous sommes loin de l'image véhiculée par le roman de Maurice Druon consacré aux « rois maudits » ! Plus que de la comtesse Mahaut, ce livre parle du pays comtois, et de son ouverture sur l'espace français, voire européen, grâce au « gouvernement » de cette « femme de pouvoir » que fut « Madame Mahaut ». On comprend mieux ainsi la période qui suit, beaucoup mieux étudiée et connue, car le temps de Mahaut est prologue fécond et fondateur.