Une adaptation de ce texte découvert à Saint-Jacques-de-Compostelle. Saint Jacques, pèlerin, apôtre et fils de Zébédée, donne à voir un Christ plus humain que celui décrit dans les quatre Evangiles canoniques. ©Electre 2025

« L'annonce faite à Marie. Dieu convoqua les archanges Gabriel, Michel et Raphaël, et leur dit : "J'ai un dessein impénétrable à vos esprits archangéliques. Cherchez pas à comprendre. J'ai décidé de missionner l'un d'entre vous sur Terre pour que ce dessein s'accomplisse. Y a-t-il un volontaire parmi vous ? Oui ? Non ? Allons, je vous laisse, débrouillez-vous." »

L'Omniscient savait lequel serait désigné, mais c'est par taquinerie qu'il leur laissa le choix. Un peu de suspense, que diable ! Également partants, les archanges jouèrent à courte plume. Raphaël avisa un angelot, lui arracha trois plumettes et le sort tomba sur Gabriel.

- Me voici, mon Dieu, que dois-je faire pour Vous servir ?

- Eh bien, Gabriel, tu visiteras une jeune vierge de Palestine et lui annonceras la Bonne Nouvelle.

- Comment ça, la Bonne Nouvelle ? Pourriez vous préciser, je vous prie, mon Dieu ?

- Non, pas maintenant. Mon Saint-Esprit te soufflera les paroles que tu devras lui dire.

Un Évangile découvert à Saint-Jacques-de-Compostelle

Qu'en est-il de cet Évangile, récemment mis au jour, transcrit sur des parchemins datés approximativement du III^e siècle ? Jacques le Majeur, un des plus fidèles compagnons du Christ, l'aurait emporté en Galice et caché dans une grotte. Après L'Évangile de Judas, attribué aux gnostiques, celui de Jacques fils de Zébédée révèle une image du christ plus humaine que celle des Évangiles canoniques.

Jacques Langevain, qui en propose ici une adaptation de l'araméen, tient à distinguer son travail de récents ouvrages romanesques.

Jacques, fils de Zébédée, dit Jacques le Majeur, est le frère de l'apôtre Jean (à ne pas confondre avec Jean l'Évangéliste). Comme la plupart des autres apôtres, il était pêcheur sur les rives du lac de Tibériade, et probablement illettré.

Le surnom des deux frères, Boanerges, « fils du tonnerre », fait peut-être référence à un épisode de tempête sur le lac, dont on connaît la violence par un récit rapporté par trois des évangélistes canoniques. La foudre s'est-elle abattue sur leur barque, offrant à ses occupants une expérience cathartique sans précédent ?

Si la présence de Jacques en Espagne relève pour certains commentateurs du légendaire - l'apôtre sera décapité au moment de l'arrestation de Pierre -, ce livre apporte un éclairage indiscutable sur les chemins mystérieux empruntés par les textes révélés.