Ces analyses des modèles économiques associatifs proposent des alternatives aux interprétations néoclassiques en intégrant la dimension non-réciprocitaire de l'échange et les aspects socio-politiques sous-jacents. ©Electre 2025

Les « économies » des associations sont aujourd'hui confrontées aux mutations en cours dans les sociétés occidentales. Les orientations nouvelles de l'État dans certains secteurs, la raréfaction et la transformation des financements publics qui leur sont dédiés, l'avènement de nouveaux modes de financements, le glissement du secteur non lucratif vers des logiques concurrentielles, l'évolution des formes d'engagement, et enfin l'essoufflement des gouvernances liées à un isomorphisme institutionnel ont de fortes incidences sur leurs métamorphoses. Face à cette déstabilisation économique, la notion de « modèles » économiques ou socio-économiques des associations - et la nécessité de leur examen - est ainsi devenue, depuis une décennie, omniprésente. Mais, quelle réalité recouvre ce terme mobilisé aussi bien du côté académique que chez les consultants spécialisés du secteur et parmi les acteurs ? Qu'est-ce qui fait la spécificité d'un modèle socio-économique associatif ? Et comment parvenir à le qualifier ?

Face à ces interrogations, le présent ouvrage a pour objectif de clarifier trois aspects : le premier a pour ambition de révéler d'un point de vue socio-historique les évolutions globales majeures des économies associatives, le second vise à rendre compte de la grande diversité des modèles et de leurs spécificités respectives, et ce à diverses échelles, du niveau local jusqu'au niveau européen. Enfin, le dernier axe s'empare de la question de l'évaluation de l'impact ou de la performance associative dans une perspective à la fois critique mais aussi dans une volonté de dépassement de l'existant.

Cet ouvrage collectif, mêlant contributions de chercheurs et témoignages d'acteurs, propose des analyses de l'économie associative alternatives à celles déployées en économie néoclassique. Si les activités associatives sont en effet socialement utiles, elles sont rarement prises en charge par le secteur marchand - car non solvables. En ne cantonnant pas ces organisations à un rôle supplétif ou complétif entre le marché et l'État, l'analyse s'ouvre ici à l'économie non monétaire réciprocitaire (bénévolat, troc) et aux dimensions socio-politiques qui y sont liées.