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Lauren Groff - Les terres indomptées

Plongez au cœur d'une odyssée philosophique et spirituelle dans les forêts vierges du Nouveau Monde !
Publié le 01/07/2025
Dans le cadre du festival "Etonnants voyageurs" qui s'est déroulé les 7, 8 et 9 juin 2025 à Saint-Malo, Lauren Groff vous présente son ouvrage "Les Terres Indomptées", traduit par Karine Chichero, aux éditions de l'Olivier.
Dans "Les Terres Indomptées", Lauren Groff nous transporte au début du XVIIe siècle, dans les vastes étendues sauvages précédant la fondation des États-Unis. Le roman suit le périple d'une jeune fille, servante sans nom propre, surnommée "Lamentation Scaret" mais plus souvent désignée simplement comme "la fille".

Son histoire débute par une évasion audacieuse de la forteresse de Jamestown, pour s'enfoncer avec son enfant dans la profondeur de la forêt. Ce récit est bien plus qu'une simple aventure de survie. C'est une exploration philosophique et religieuse, une réflexion profonde sur la colonisation et l'Anthropocène.

Le personnage de la fille, initialement perçue comme insignifiante dans la société londonienne de son époque (les femmes étant considérées comme n'ayant pas leur place au ciel), trouve sa véritable identité et sa liberté dans la solitude de la nature. La forêt devient un lieu de transformation où elle se défait des contraintes de la civilisation qui l'empêchaient d'être elle-même.

Lauren Groff intègre de fortes résonances bibliques dans son œuvre, en particulier avec le texte de la Genèse de la King James Bible. Elle critique la traduction anglaise du mot hébreu pour "dominion", qui, selon elle, a été mal interprété en "domination". Pour l'auteure, le sens originel était celui d'une relation de soin et de nourriture envers la planète, similaire à l'amour maternel, et non d'une suprématie hiérarchique qui a conduit au capitalisme et à la destruction des forêts. C'est cette critique de l'interprétation biblique qui fonde une part de la philosophie du livre.

Le style littéraire de Lauren Groff est inspiré par le rythme et la richesse des textes shakespeariens et élisabéthains. Elle a cherché à capter la musicalité et la profondeur métaphorique de l'époque sans tomber dans le pastiche. La traductrice, Karine Chichero, a relevé le défi en utilisant des alexandrins et en prêtant une attention particulière au rythme et à la musicalité de la langue, offrant une traduction "bizarre et magnifique" qui restitue l'esprit et la sonorité de l'original.

Bibliographie