Réunit trois versions imprimées de 1781, 1786, 1795 présentant chacune d'importantes modifications auxquelles est jointe une version inédite. Ligne développe une doctrine qui rejette les décisions unilatérales et dénonce la jardinomanie exagérée de certains contemporains. Il offre également un panorama sur les parcs et jardins européens de son époque. ©Electre 2025

Des nombreux ouvrages du prince Charles-Joseph de Ligne (1735-1814), le Coup d'œil sur Belœil et les principaux jardins de l'Europe est certes l'un des mieux connus, mais jusqu'à aujourd'hui son édition critique faisait défaut. Cette lacune s'explique sans doute par le fait qu'il en existe plusieurs versions présentant chacune d'importantes modifications, Il faut y ajouter la publication d'une version manuscrite demeurée inédite. Afin d'éviter les complications inutiles, les éditeurs ont choisi de reproduire intégralement les différents états textuels, le tout accompagné de notes critiques et pourvu d'une introduction détaillée, sans oublier un index explicatif.
Le prince de Ligne était un grand amateur de jardins : il aménagea son splendide domaine de Belœil selon ses goûts personnels, doublant le jardin classique à la française d'un jardin à l'anglaise. Cette juxtaposition, encore visible de nos jours, reflète sa doctrine : point de décision irrémédiables. Il n'a pas sacrifié non plus à la jardinomanie par fois outrancière de certains contemporains. Il s'oppose au décorum de fabriques trop encombrantes ou de mauvais goût : il faut respecter la nature, les sites et non pas les modifier de fond en comble. Quelques aménagements, inspirés par le bon goût, seront admis, sans plus . Ses nombreux voyages à travers l'Europe, ses lectures abondantes ont contribué à leur tracé, leur aménagement. On aime à s'y retirer à l'abri des importuns, on y reçoit ses amis les plus chers : on doit s'y sentir à l'aise, détendu, en un mot, heureux.
Les éditeurs ont joint à ce texte important une dizaine d'écrits sur les jardins, dont quelques-uns étaient demeurés inédits. Ils y ont joint trois projets d'urbanisme conçus pour Paris et pour Vienne. Ces préoccupations reflètent un aspect encore peu connu de l'œuvre foisonnante de cet homme, le plus gai de son siècle comme l'a appelé Goethe, mais qui fut aussi un authentique écrivain.