A Paris, en juin 1886, aidé de Félix Bracquemond, Paul Gauguin commence à sculpter des pots. Il aime les coulures d'émail, la matière déformée par son passage au feu. Oviri est son chef-d'oeuvre en céramique. ©Electre 2025
"La belle Oviri d'Orsay, qui a les seins menus et les fesses évasées, possède de gros sourcils, bien marqués, et une très longue chevelure enveloppant les épaules. Jambes trapues, tête démesurée : une telle isométrie, on le constate avec le Père Paillard et Thérèse, est usuelle chez Gauguin. Son sensuel déhanchement, qui l'apparente au contraposto de L'esclave mourant de Michel-Ange, se retrouve au même moment dans Le baiser d'Edvard Munch. Lovée sur elle-même, pelotonnée, Oviri semble fléchir sur les genoux et donne une impression d'apesanteur, tout en semblant simultanément amorcer un évanouissement. D'apparence juchée sur un loup (Gauguin lui-même, celui que Degas appelle "Le Loup maigre sans collier" ?) ou un renard, qu'elle semble fouler du pied - le goupil malicieux de La perte du pucelage dont le modèle est Juliette Huet, une jeune lingère de vingt ans avec laquelle il vit à l'époque -, mais, loup ou renard, cela revient finalement au même, elle pourrait être la métaphore de l'artiste terrassé par sa propre créature."
Paru le : 20/03/2004
Thématique : Céramique - Poterie - Terre cuite
Auteur(s) : Auteur : Alain Leduc
Éditeur(s) :
EC éditions
Collection(s) : Non précisé.
Contributeur(s) : Postfacier : Raymond Perrot
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782911105524
Reliure : Broché
Pages : 135
Hauteur: 21.0 cm / Largeur 13.0 cm
Poids: 0 g
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