La Revue générale de l'architecture et des travaux publics, qui parut de 1840 à 1890, joua un rôle fondamental dans la diffusion de la modernité architecturale ainsi que dans l'élaboration d'une pensée théorique novatrice. Fondée par Daly, elle compta 216 collaborateurs de qualité. Prix jusqu'au 30 septembre 1991 : 300 F. ©Electre 2025

1840 : les pionniers du renouveau de l'architecture française - Duban, Duc, Labrouste, Vaudoyer - sont rentrés de Rome, ont ouvert des ateliers, obtiennent des commandes. Viollet-le-Duc commence la restauration de la Madeleine de Vézelay, Lassus s'apprête à édifier Saint-Nicolas de Nantes, et Quatremère de Quincy s'éclipse. Un fort courant de rénovation sociale parcourt la France de la Monarchie de Juillet.

César Daly, nourri des idéaux fouriéristes et saint-simoniens, ancien élève de Duban, lance alors, à 29 ans, la plus grande revue du siècle spécialisée dans l'art de bâtir : la Revue générale de l'architecture et des travaux publics, qui paraîtra jusqu'en 1890 et jouera un rôle fondamental dans la diffusion de la modernité architecturale ainsi que dans l'élaboration d'une pensée théorique novatrice. «Apôtre de l'éclectisme» ou inventeur de l'architecture organique, Daly s'appuie sur sa revue pour renouveler la vision traditionnelle de l'histoire de l'art, porter un regard lucide sur les œuvres de son temps et fabriquer une actualité architecturale qu'il articule, vigoureusement, aux préoccupations de son époque, 216 collaborateurs de qualité, 1 800 articles, des centaines de planches : la R.G.A. est une mémoire à explorer mais reste aussi l'image d'un «savoir en marche» (D. Rabreau).

Dès lors, la presse architecturale va pouvoir s'épanouir en France et à l'étranger et les architectes, désormais, vont s'appuyer sur ces médias professionnels qui publient leurs œuvres, diffusent leurs idées, créent leur notoriété. La R.G.A. est donc, incontestablement, un monument de l'architecture du XIX^e siècle qu'il fallait étudier avec le soin que réclament les édifices les plus prestigieux car ils marquent une époque et aident à mieux la comprendre.