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Comment dire sans tuer le silence de la peinture? Que peut signifier écrire sur l'art? Quand souvent le commentaire submerge l'oeuvre et que le règne des mots l'emporte sur l'emprise des formes. Ces contributions se proposent d'étudier comment, par le texte, l'oeuvre est toujours différemment recréée. ©Electre 2025
«Et le peintre en somme ne dit rien, il se tait, et je préfère encore cela», écrit Van Gogh. Et Matisse: «Qui veut se donner à la peinture doit commencer par se couper la langue». Ces propos portent reconnaissance, même involontaire, du pouvoir du texte par rapport à la création. D'abord parce qu'ils usent de l'écrit, comme le firent pour eux-mêmes et d'autres, tant d'artistes: Delacroix, Malévitch, Kandinski, Klee, Léger, etc. Ensuite parce qu'ils ne recommandent finalement que de suspendre sa parole, et de laisser à l'oeuvre le temps de faire valoir son langage propre, pour mieux ensuite en pénétrer le discours. L'éloge du silence est porté par la parole, et les propos de Matisse et de Van Gogh n'échappent pas au paradoxe de justifier ce qu'ils dénoncent, de réfuter l'écrit par l'écrit même.
Comment dire sans tuer le silence de la peinture? De l'oeuvre au texte, et du texte à l'oeuvre, et de texte en texte se noue le même «invincible dialogue» que Malraux discernait entre les oeuvres, avec tous les risques et les promesses de la rencontre.
Aujourd'hui, quand souvent le commentaire submerge l'oeuvre, que le règne des mots l'emporte sur l'emprise des formes, que la prolixité du langage comble à bon compte le vide du propos artistique, il nous paraît opportun d'engager une réflexion sur les entrelacs du lisible et du visible, de l'oeuvre et du texte.
Que peut signifier écrire sur l'art? Nous aimerions partir d'une mise en perspective théorique qui essayerait de se garder des formulations générales et des points de vue exclusifs pour interroger dans sa particularité historique le statut du texte par rapport à l'oeuvre.
Autant, sinon plus, que par son contenu, un texte se définit dans son efficace par rapport à l'oeuvre par son statut et sa forme. C'est ce statut qui commande des voies d'accès au visible, qui en ordonne une approche ou en interdit d'autres.
Interroger le statut du texte par rapport à l'oeuvre, c'est d'abord situer le point de vue d'où s'énonce la parole. Lessing avance la distinction entre les points de vue de l'amateur, du philosophe et du critique, mais d'autres figures de locuteur sont possibles. Le texte désigne également un objet du discours et délimite un univers de compréhension: le tableau, les conditions de la pratique artistique, la biographie de l'artiste, la portée de l'oeuvre, l'art, le temps, d'autres discours. Le tri n'est pas forcément aisé, car très souvent le texte mêle et mène plusieurs logiques discursives, tant en ce qui concerne la désignation du locuteur que celle du destinataire ou l'objet du discours et le type d'argumentation. Mais là est l'intérêt, et le plaisir, de l'analyse.
Diderot, parlant de Chardin, écrivait que par la grâce de sa peinture, «l'oeil est toujours recrée». Nous nous proposons d'étudier comment, par le texte, l'oeuvre est toujours, et toujours différemment, recréée.
Paru le : 01/01/1994
Thématique : Généralités Histoire de l’Art
Auteur(s) : Auteur : RENCONTRES INTERNATIONALES DE SOCIOLOGIE DE L'ART DE GRENOBLE (2 ; 1994)
Éditeur(s) :
Lettre volée
Collection(s) : Non précisé.
Contributeur(s) : Directeur de publication : Jean-Olivier Majastre - Collaborateur : Gisèle Peuchlestrade
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782873170240
Reliure : Broché
Pages : 286
Hauteur: 21.0 cm / Largeur 15.0 cm
Épaisseur: 2.8 cm
Poids: 475 g