Retrace l'origine de la région de Saintonge, de la préhistoire à l'Antiquité, grâce aux résultats de fouilles archéologiques notamment. ©Electre 2025

Histoire de l'Aunis et de la Saintonge

Pour évoquer les origines de la Saintonge et celles de l'Aunis qui lui fut longtemps rattachée, on fait traditionnellement appel aux images des antiquités romaines de Saintes, celles de l'arc de triomphe et de l'amphithéâtre. Non que les recherches sur la Préhistoire charentaise n'aient pas été actives à date ancienne ; mais c'est seulement dans un passé récent que l'on s'est intéressé à la trame continue de l'Histoire, à travers les grandes étapes qui séparent les hommes de Saint-Césaire des Santons Gallo-romains. Précisément, le lecteur de cet ouvrage est convié à découvrir en premier lieu l'enchaînement des civilisations successives dans le bassin de la Charente à travers les sites des différentes phases de la Pré- et de la Protohistoire.

L'époque romaine est ainsi l'aboutissement d'un long processus qui donne à l'Aunis et à la Saintonge gallo-romaines des caractères bien particuliers : le fond de la culture et de la religion celtiques associe des valeurs indigènes à celles qui étaient véhiculées par les conquérants, et, sous l'Empire, ce syncrétisme imprime à la cité saintongeaise des caractères originaux. Cependant, comme ailleurs, l'empire de Rome impose un type de gouvernement et d'administration tout nouveau, avec une langue étrangère, le latin. Le style de vie à la romaine exerce un attrait irrésistible sur toutes les couches de la population, en même temps que des techniques nouvelles transforment profondément le cadre de vie, à la ville comme à la campagne. La paix romaine, le développement intense des communications routières, fluviales, maritimes entraînent un grand dynamisme du commerce, et celui-ci accompagne l'essor de productions locales, avant tout celui de la vigne : l'Aunis devient ainsi un des principaux domaines viticoles de la Gaule impériale. La rupture de la paix romaine, qui intervient au III^e siècle, ne remet pas en cause la romanisation profonde, mais, du IV^e au VI^e siècle, on assiste à la formation d'une nouvelle société, modelée par des apports ethniques variés et par la conversion progressive au christianisme.