Raconte la période de l'Occupation dans le Finistère à travers des témoignages de braves gens mais aussi de "corbeaux " et autres personnages peu recommandables. Ce récit s'articule autour de la mer d'Iroise, partie de l'Atlantique bordant la côte occidentale de la Bretagne, et sur le chemin de l'Angleterre. ©Electre 2025

«Sorti» en 1982, épuisé depuis quatre ans, voici de nouveau, pour répondre à la demande de plus en plus impatiente, le premier tome d'une saga de sept, revu, complété, actualisé, ce qui a permis de mettre des points sur quelques «i» au passage...

Au fil «d'un talent d'écrivain plein de fougue et d'assez de verdeur pour faire craquer la monotonie des mots qui rendent gorge et crachent la vie, grouillante» (Jos Le Grand le préfacier), il nous entraîne en Bretagne occidentale où les choses de ces temps-là avaient remué aussitôt, de Douarnenez, Audierne, l'île de Sein et de légende, Guilvinec, Penmarc'h, ports bigoudens, à Camaret, nantes, Brest, ô l'extraordinaire évasion de Pontaniou pour deux Nantais !, à Pors Loubous de Plogoff, point de départ de la tragique aventure d'Honoré d'Estienne d'Orves, et autres lieux... Il raconte aussi par le menu le drame en plusieurs actes de Johnny, du Carpont, la ferme de Lampaul-Ploudalmézeau, à Plomodiern, Kerfeunteun au-dessus de Quimper où il naquit, à Brest encore, Morgat, Carhaix, Quimperlé, Rennes, Saint-Malo, Paris où il mourra moins d'une année plus tard d'une trahison inattendue engendrant une psychose contagieuse, généralisée.

... Des grosses tranches de vie en effet, avec la mer d'Iroise comme fil conducteur sur le chemin de l'Angleterre. Elles sont découpées en mille détails recueillis à la source des «obscurs, des sans grade», qui nous restituent l'Histoire véritable mieux que les rapports de pontifes, ou de police dont, sous tous les régimes et par nature, il convient de se méfier, comme des mégalomanes têtus qui sans cesse imaginent que sans eux rien n'aurait été ! Elles nous donnent en outre à connaître de bon «pères tranquilles» armés de leur seule foi en l'espèce humaine, de jeunes remplis d'ardeur, jusqu'à l'héroïsme, de «braves» gens au cœur généreux, sans calcul, les plus humbles souvent, une majorité très silencieuse ; mais également une profusion de «corbeaux», de vils chasseurs de primes, de parfaits salauds. Ils sont de tous les pays, et nous n'avons pas le privilège de la vertu.

A coup sûr un grand livre sur l'Occupation, ce moule où s'est vite manifesté le fond de l'âme, qu'en période ordinaire deux existences bout à bout d'un Mathusalem aux neuf cent soixanteneuf lunes ne pourrait peut-être pas suffire à révéler sous le vernis au voisin, le plus fûté...