A l'époque gallo-romaine, Castelnau-le-Lez, bourgade de première importance, était traversée par une grande voie d'accès charretière. Son histoire est connue par les récits de commerçants, saltimbanques, militaires et voyageurs qui l'utilisaient, mais aussi par les vestiges archéologiques laissés le long de son parcours. L'auteur s'intéresse au passage délicat du franchissement du Lez par la voie. ©Electre 2025

Après plus de deux mille ans maintenant de sa construction, le temps est venu de lever le voile sur l'énigmatique passage de la "Via Domitia" à la traversée du Lez, à Sextantio, si souvent évoqué mais jamais démontré ! Les automobilistes d'aujourd'hui, toujours pressés, qui traversent Castelnau-le-Lez par l'avenue Jean Jaurès, n'imaginent pas un instant, pour le plus grand nombre d'entre eux, qu'ils traversent le site historique de la voie romaine. En effet, l'archéologie nous autorise à dévoiler que le passage cahoteux, à flanc de falaise, et le pont-octroi de la voie antique se situaient là, sous l'écrin de verdure du Lez en contrebas du thalweg de la Gardie, à peine à quelques dizaines de mètres de notre route moderne.

Avec ce procédé de déplacement étonnamment rapide, la "Via Domitia" faisait entrer de plain-pied la Gaule dans un monde économique nouveau. Dès le dernier siècle avant J.C., en quelques décennies, la Gaule allait, outre se romaniser en s'unifiant, se transformer, s'internationaliser, voire s'enrichir en attendant de se christianiser. Afin qu'il y ait continuité, le franchissement du Lez était indispensable par un pont comme, d'ailleurs, l'était son octroi qui contrôlait les charrois et mouvements des personnes et des biens au passage de Sextantio, entre les deux grandes régions nouvellement conquises.

Réservée dans les premières années au seul besoin des armées romaines en campagne, la "Via Domitia" allait devenir l'épine dorsale du réseau routier du sud de la Gaule et passer rapidement dans le domaine public. Avec la construction du pont-octroi de Sextantio, c'est environ plus d'un millier de mètres de voie nécessaire, en grande partie taillée dans la roche, qui seront aménagés pour franchir la dépression naturelle du Lez.

C'est avec la patience d'un chercheur, la tenacité d'un passionné, la logique d'un ingénieur ; sa formation, la minutie d'un archéologue et la complicité bienveillante des riverains, que l'auteur - Max Prado - nous convie à la découverte de ce que fut ce passage délicat du franchissement du Lez par l'antique voie romaine. Et c'est ainsi que les constructions anciennes retrouvent leur place sur les rives de notre pittoresque "fleuve" régional dont, l'énigmatique pont-octroi de Sextantio et son habitat.