Ces contributions tentent de cerner les interactions société-environnement (entre le Ier-IIIe apr. J.-C.) lorsque l'élément déclencheur est environnemental aussi bien que sociétal ; lorsque des dynamiques régionales orientent les comportements et les politiques globales face à l'environnement et lorsque la résolution des conflits prend en compte la gestion des ressources naturelles. ©Electre 2025

Ce volume XXXIX de Caesarodunum, consacré à la confrontation des concepts environnementaux modernes et des situations analogues tirées de l'histoire de l'Empire romain, est issu des travaux de la Chaire de recherche du Canada en interactions société-environnement naturel dans l'Empire romain. Il constitue à la fois le pendant et le complément des numéros précédents de la revue, qui traitaient des divers aspects de l'occupation du sol et de l'environnement dans le secteur occidental de l'Empire romain, avec une approche conceptuelle. Reprenant la démarche suivie par le premier Colloque de la Chaire, Espaces intégrés et gestion des ressources naturelles dans l'Empire romain, publié aux Presses Universitaires de Franche-Comté en 2004, et qui a développé le concept d'espaces intégrés pour l'analyse des interactions société-environnement naturel, les auteurs réunis ici ont oeuvré à évaluer, dans diverses perspectives, à partir des sources archéologiques, juridiques, littéraires et épigraphiques, deux thèmes d'actualité : « Frontières et Écosystèmes » et « Catastrophes naturelles et gestion des crises ». Une section importante a été consacrée au Corpus Agrimensorum Romanorum qui a permis de saisir sur le vif que la notion de frontière se dilue lorsqu'on considère l'écosystème. Dans cette même perspective des interactions société-environnement, ce volume propose un modèle d'analyse des crises sociétales. Mais il en ressort, d'une part, que le concept d'espaces intégrés trouve son pendant dans les espaces frontaliers et que l'Empire romain, d'autre part, était armé d'un mécanisme de contrôle et de négociation sociale pour empêcher que des crises environnementales deviennent des crises sociétales. La gestion des ressources naturelles est ainsi la courroie qui relie les deux thèmes de recherche qui ont été débattus dans ce colloque.