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Analyse la politique monétaire d'Alexandre III dit le Grand (336-323 av. J.-C.). Bat en brèche la croyance selon laquelle Alexandre aurait tenté d'unifier la monnaie sur la totalité des territoires qu'il avait conquis. Il semble au contraire que l'empereur n'ait pas eu de volonté hégémonique dans ce domaine, et ce dans un souci d'apaisement politique. ©Electre 2025
Alexandre Le Grand a conquis en treize ans de règne (336-323 av. notre ère) un immense empire. Dans les terres qu'il avait soumises circulaient des numéraires extrêmement variés, produits en Asie Mineure et en Orient. Le Conquérant a-t-il eu le dessein de créer, pour les remplacer, une monnaie «impériale» à son nom et à ses types ?
Ce projet lui a été prêté dès l'Antiquité : nous le trouvons exposé dans un traité de Plutarque (c. 50-120 apr. J.-C.). Un grand nombre d'auteurs modernes considèrent eux aussi que telle fut l'intention d'Alexandre, quitte à supposer que cette intention ne parvint pas à se traduire complètement dans les faits.
Un examen attentif de la documentation existante amène à remettre ces vues en question. Elles ne peuvent en effet s'appliquer qu'à une partie restreinte des territoires conquis. Le monnayage alexandrin qualifié d'«impérial» naquit à Tarse (Cilicie) en 333/332 et fut frappé sans retard en Phénicie, en Syrie et en Macédoine. Il fut émis également en Asie Mineure, à Babylone et peut-être à Alexandrie d'Égypte, mais seulement tout à la fin du règne. Quant aux vastes régions situées à l'Est de l'Euphrate, elles restèrent sans atelier monétaire. Il semble qu'en bien des endroits on continua de produire des monnaies locales ou que, comme en Babylonie, on inaugura la frappe de monnayages inattendus. Alexandre lui-même, selon toute probabilité, utilisa couramment les espèces des rois perses, en particulier leur darique d'or.
Alexandre n'a pas cherché à faire de sa propre monnaie le numéraire unique de son empire. Il s'est comporté dans ce domaine - comme dans tant d'autres - avec beaucoup de pragmatisme, ne se refusant pas à certaines facilités financières, évitant de heurter les susceptibilités locales, obéissant à des raisons de haute politique.
Paru le : 23/05/2003
Thématique : Mésopotamie, proche et moyen orient
Auteur(s) : Auteur : Georges Le Rider
Éditeur(s) :
PUF
Collection(s) : Histoires
Contributeur(s) : Préfacier : Pierre Chaunu
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782130529408
Reliure : Broché
Pages : XI-363
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 15.0 cm
Épaisseur: 2.0 cm
Poids: 505 g