J.-P. Bernier retrace à partir de ses souvenirs et de récits de témoins, les derniers mois de la Guerre d'indochine en 1954, après Diên Biên Phu, pour les membres du groupement mobile 100, corps expéditionnaire formé à partir de 1953 d'hommes du bataillon de Corée, du bataillon de marche du 43e régiment d'infanterie coloniale, et du 2e groupe du 10e régiment d'artillerie coloniale. ©Electre 2025

La chute de Diên Biên Phu n'a nullement marqué la fin des combats. Partout ailleurs, notamment sur les hauts plateaux du Centre-Annam et dans tout le delta du Tonkin, d'autres batailles tout aussi acharnées étaient en cours et se sont poursuivies plusieurs mois. Des milliers de soldats français ou vietnamiens sont morts pour empêcher le déferlement des divisions vietminh rendues disponibles par la fin tragique du camp retranché.

Ce livre retrace l'épopée dramatique d'une des plus belles unités du corps expéditionnaire en Indochine, le groupement mobile 100, constitué autour du fameux bataillon de Corée dont les faits d'armes restent gravés dans toutes les mémoires.

Après avoir participé à la traque des bataillons viets, le GM 100 assure la défense de Kontum et de Pleiku quand l'adversaire déclenche une attaque généralisée sur les hauts plateaux montagneux. À Dak Doa, deux des sections résistent héroïquement toute une nuit aux assauts de dix mille Viets avant de succomber. À Plei Rinth, alors qu'il vient de «casser» tout un régiment viet et s'apprête à lui donner l'estocade, le GM 100 est stoppé par un haut commandement trop éloigné des réalités du terrain.

Le 24 juin 1954, un mois et demi après Diên Biên Phu, ce même commandement l'envoie dans une gigantesque embuscade où il perd le tiers de ses hommes. Quatre jours de combats féroces vont lui permettre de sortir de la nasse. Et le 17 juillet, trois jours avant la signature de l'armistice, deux de ses compagnies luttent encore à dix contre un jusqu'à leur dernière cartouche avant d'être submergées au col du Chu Dreh.

Malgré cela, ce sont les rescapés du GM100 qui continuent d'assurer la défense de Pleiku, dernière ville encore entre les mains des Français, jusqu'à la cessation des combats en Indochine.