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Comme dans toute l'Amérique des plantations où le Noir fut l'indigène de substitution, le grand marronnage fut à Cuba le fait de bandes d'esclaves fugitifs se retranchant dans les hauteurs boisées. Au-delà des représentations de la dissidence que fut le marronnage, distincte des rébellions d'esclaves, ce livre s'attache aux causes et aux conséquences de cette conquête d'une liberté dans les bois. ©Electre 2025
Comme dans toute l'Amérique des plantations où le nègre fut l'indigène de substitution, le grand marronnage a été à Cuba le fait de bandes d'esclaves fugitifs qui se retranchaient sur les hauteurs boisées, à l'Est dans la Sierra Maestra, ou bien dans la forêt vierge qui s'étend aux côtes d'Ouest en partie envahies par les mangles, ou encore dans le plat pays du Centre, parsemé de mornes considérables.
Le choc entre la société esclavagiste et la société marronne s'explique d'abord par le fait que Cuba ait cherché à substituer l'opulente colonie française de Saint-Domingue, ruinée par la révolution nègre d'Haïti, en 1802-1804. Au-delà des représentations de la dissidence majeure que fut le marronnage, distincte des rébellions d'esclaves et des conspirations des libres de couleur, cet ouvrage s'attache aux causes et aux conséquences de cette singulière « insurgence », à savoir la conquête d'une liberté dans les bois, une liberté acquise et non octroyée.
Loin d'être un repli sans perspectives et au-delà de l'alternative qu'elle représente sous l'angle politique, économique et culturel, la société marronne a été un foyer de subversion de la société coloniale esclavagiste. Il convenait de se pencher sur la réaction de cette société en termes d'appareil juridique. L'accent a par ailleurs été mis sur les formes de répression mises en oeuvre.
La guerre des marrons a bien eu lieu à Cuba au cours de la première moitié du XIXe siècle, entre 1815 et 1852, sur toute l'étendue de la grande île où sévissait l'économie de plantation, en amont de la première guerre de libération nationale (1868-1878) initiée par celui que les Cubains appellent le Père de la Patrie, Carlos Manuel de Céspedes, et dont le credo fut « Cuba libre est incompatible avec Cuba esclavagiste »...
Paru le : 18/06/2009
Thématique : Histoire générale Amérique du Sud
Auteur(s) : Auteur : Alain Yacou
Éditeur(s) :
Karthala
Centre d'études et de recherches caraïbéennes
Collection(s) : Hommes et sociétés
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-8111-0231-9
EAN13 : 9782811102319
Reliure : Broché
Pages : 486
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Poids: 700 g