Document rendant hommage aux soldats portugais alliés de la France durant la Première Guerre mondiale. En 1898 et à partir de 1912 l'Angleterre et l'Allemagne négocient entre elles le partage des colonies portugaises d'Afrique. Une situation qui conduit le Portugal à s'engager dans la bataille de la Lys, dans la région des Flandres. ©Electre 2025

Republica Portuguesa

Padrões da Grande Guerra

À la Commune de La Couture

Monsieur le Maire de La Couture

La commission portugaise des Padrões da Grande Guerra, composée par les anciens combattants de l'Armée et de la Marine, vient vous présenter l'expression de ses plus hauts hommages, comme noble représentant des héroïques populations de l'ancien secteur confié à la défense et à la garde des Soldats du Portugal.

En ce moment solennel où la pierre initiale du modeste monument à la mémoire de ceux qui tombèrent au champs d'honneur, sera lancée dans le coeur même de votre Commune, à l'emplacement que vous avez bien voulu nous céder, nous tenons à vous témoigner, Monsieur le Maire, les sentiments de notre éternelle gratitude envers cette population, qui a comblé nos troupes de gentillesses, à l'heure où l'effort commun nous unissait dans la même rude tâche et qui a su aussi, pieusement recueillir et garder les cendres de nos héros, morts pour la défense immortelle du Droit et de la Justice.

La Couture restera dans l'Histoire huit fois séculaire du Portugal, comme un endroit sacré, celui, où les débris de nos régiments, les uniformes en lambeaux, les yeux tournés vers l'horizon lointain de leur Patrie, se couvrirent de gloire le 9 avril 1918 en résistant pendant 30 heures à l'avalanche de feu et de mitraille, que les Allemands déchaînèrent, alors, sur les positions occupées par l'Armée portugaise.

C'est là que le monument à nos Morts va se dresser, tel qu'un étendard, comme le gage de notre reconnaissance, comme le salut d'un peuple entier à la Nation fraternelle, qui garde à jamais, sous les plis tricolores de son glorieux Drapeau les restes mortels de ses frères d'armes, les jeunes guerriers du Portugal, dont le sang généreux arrosa la beauté de cette prairie enchantée du Nord de la France, que la Commune de La Couture représente à nos yeux.

Lisbonne, Novembre 1923.