La prophétie qui a toujours été très utilisée en Europe occidentale est étudiée ici comme arme de guerre des pouvoirs entre les XVe et XVII siècles. Cet ouvrage s'intéresse à l'emploi des prédications comme instrument de légitimation des pouvoirs - notamment le pouvoir royal - mais aussi en tant que point d'appui de l'impérialisme et du messianisme. ©Electre 2025

La prophétie, qui est de tous les temps et de tous les pays, a été particulièrement utilisée, entre les XV^e et XVII^e siècles, dans cette Europe méditerranéenne occidentale, qui est au centre des recherches du LECEMO (UPRES A 7020 du CNRS). C'est pourquoi la formation (qui appartient à l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle) avait décidé de l'étudier comme arme de guerre des pouvoirs, au cours de la période considérée. Ainsi a été programmé un colloque sur ce thème qui a eu lieu à Paris, en janvier 1999, et qui a réuni hispanistes, italianistes, lusistes et spécialistes de français. Ce sont les actes correspondants qui sont publiés aujourd'hui.

On a pu s'intéresser, lors de la rencontre, à l'emploi des prédictions comme instrument de légitimation des pouvoirs (notamment du pouvoir royal), mais aussi en tant que point d'appui de l'impérialisme et du messianisme. De même, on a étudié la prophétie comme manifestation d'une conscience de crise, ce qui a pu conduire à mettre en cause les pouvoirs établis. Dès lors qu'elle devenait subversive (ou potentiellement subversive), les pouvoirs s'en sont pris aux faux prophètes car les vaticinations ont eu une large audience auprès d'amples secteurs de la population, ce que l'on a pu mettre en évidence.

D'autre part, on s'est efforcé d'analyser cette malléabilité de la prédiction en liaison avec l'utilisation de traditions multiples, de supports très divers et d'un vocabulaire différencié.

En fin de compte, une rencontre d'une grande richesse, qui ouvre de larges perspectives par ses apports et par les échanges suscités entre spécialistes de secteurs culturels différents mais complémentaires.