En août 1944, les soldats américains avaient déjà mille kilomètres derrière eux, depuis le débarquement du 6 juin en Normandie, et ils continuent à trouver devant eux un ennemi coriace, rageur, survolté par Hitler. ©Electre 2025

"C'est la plus monumentale erreur de la guerre.

On ne change pas un plan stratégique au milieu de son exécution, alors qu'il réussit.

C'est mon opinion et je viens de l'écrire au général Montgomery. Cela va prolonger la guerre d'un an et il en portera la responsabilité de l'Histoire".

Général Lt. Georges J. Patton Jr., commandant la Ille US Army

Conférence interalliée du 10.09.44 à Bruxelles.

Ces événements ont 50 ans.

René Caboz, historien militaire lorrain, les a vécus en témoin actif. Depuis 50 ans il les étudie, les ventile, les coordonne dans le temps et sur ce terrain de Lorraine qu'il connaît si bien.

En août 1944, les soldats américains avaient déjà 1000 km derrière eux, depuis le débarquement du 6 juin en Normandie, et ils continuent à trouver devant eux un ennemi coriace, rageur, survolté par Hitler et son O.K.W. Ils vont se trouver devant des Salzburgen (Château-Salins), des Duss (Dieuze), des Mörchingen (Morhange), dont les noms germanisés ne figurent pas sur leurs cartes d'état major. Ils vont très vite se reprendre et se battre furieusement.

Les soldats allemands luttent pied à pied, maison par maison, avec le courage du désespoir, le dos contre une ligne Maginot inutile et une ligne Siegfried squelettique. Tous les ponts de Lorraine sautent (19 autour de Sarreguemines). C'est la guerre de la terre brûlée. Mais la contre-attaque allemande des Ardennes se prépare. L'opération Nordwind va ramener les Allemands aux portes de Strasbourg.

Et pourtant l'hiver, le dur hiver lorrain, est là. Il n'arrêtera pas les combats.

Et la population lorraine, harcelée depuis 1939, va à nouveau fuir sur les routes enneigées ou se calfeutrer dans les caves de ses maisons en ruines, impuissante devant ces combats de géants d'armées motorisées, sur terre et dans les airs, semant la mort et rasant tout sur leur passage.

C'est cela que René Caboz va essayer de nous expliquer, et de nous faire, au moins un peu, comprendre.

Marcel Pierron