C. Hirsch est né en 1931 à Colmar dans une famille juive alsacienne. La déclaration de la guerre est pour la famille le début d'une course en avant dans le Sud de la France pour fuir l'ennemi. Malgré leur fuite, ils sont arrêtés par la Milice le 24 mai 1944 et emprisonnés au Fort Montluc de Lyon. Sa mère, qui le vieillit d'un an, lui permet d'éviter la chambre à gaz à son arrivée à Auschwitz. ©Electre 2025

Matricule A-16689

Souvenirs de déportation d'un enfant de treize ans mai 1944 - mai 1945

Né en 1931 à Colmar dans une famille juive alsacienne de vieille souche, Claude Hirsch vit avec ses parents dans cette ville. La déclaration de guerre est pour eux le début d'une course en avant dans le Centre puis le Sud de la France pour fuir l'ennemi puis les persécutions contre les Juifs. Malgré de nombreux déménagements qui révèlent leurs inquiétudes, ils sont arrêtés par la Milice le 24 mai 1944 et emprisonnés au Fort Montluc de Lyon.

Transférés à Drancy un mois plus tard, ils sont enfermés dans les wagons à bestiaux du convoi n° 76 (30 juin 1944) à destination du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. C'est au subterfuge de sa mère, qui l'a vieilli d'un an, que Claude Hirsch doit sa survie. Son âge véritable lui aurait valu de suivre son père dans la chambre à gaz dès son arrivée au camp. Sa mère périra aussi au bout de quelques semaines. Claude, seul, est affecté au camp d'Auschwitz III-Monowitz où se trouve l'usine Buna de l'IG Farben. Il connaît le travail forcé dans différentes affectations ainsi que les sélections, et vit de nombreux aspects de la vie concentrationnaire nazie.

En janvier 1945, devant la progression des troupes soviétiques, le camp d'Auschwitz et ses commandos sont évacués. Claude endure la Marche de la mort jusqu'à la gare de Gleiwitz. De là, en wagon découvert, il aboutit au camp de Buchenwald, d'où il est rapidement transféré au camp de Dora. Il est admis à l'infirmerie de ce camp où il séjourne jusqu'à son ultime transfert au camp de Nordhausen bientôt bombardé par les Alliés. Il est libéré par les forces américaines, puis rapatrié en France. Après un séjour à l'hôpital d'Épinal, il retrouve sa famille paternelle à Paris. Au bout d'un an de convalescence en Normandie puis en Suisse chez sa grand-mère maternelle, il reprend ses études à Paris.

Rédigé en 2002, ce témoignage n'avait jamais été publié.