Le 22 octobre 1870, Gambetta signe le décret autorisant et ordonnant la levée d'une armée de Bretagne sous le commandement du comte Emile de Keratry, qui est promu général. La méfiance à l'égard de cette armée et de son chef ne va pas tarder à transparaître dans l'attitude des gouvernants de Tours, qui s'appliquent à la neutraliser en la privant d'armes et de moyens dans le camp de Conlie. ©Electre 2025

1870 !... Tragique époque, marquée en France par l'effondrement du régime impérial et par les désastres d'une courte guerre et d'une révolution durement réprimée dans le sang de 30 000 Parisiens des faubourgs... Le tout sanctionné par l'abandon des provinces d'Alsace et de Lorraine, devenues «françaises» depuis Louis XIV...

Dès septembre, Paris pressent l'imminent investissement dont la menace l'avance victorieuse des armées allemandes. C'est alors que le gouvernement provisoire songe à faire appel, pour préserver la capitale, aux réserves de la «province» y compris la Bretagne.

Dans ce livre explosif, Camille Le Mercier d'Erm, en probe et véridique historien, retrace la passion et le «sacrifice» de cette «armée de Chouans», tellement inquiétante pour le Gouvernement qu'il se refuse à l'armer et qu'il va s'efforcer de l'annihiler dans le camp de la mort de Conlie et dans les guet-apens de Saint-Calais et du Mans.

On trouvera, en outre, dans ce même ouvrage, les plus curieuses révélations sur les dessous politiques de l'affaire de Bretagne, sur la «faction» nantaise et la «sédition» de la Municipalité «nationaliste» de Rennes, sur le coup d'Etat manqué du 10 décembre et, par extension, sur l'alliance séculaire Bretagne - Germanie, qui devait faire de la dernière Duchesse bretonne la «Kaiserin Anna» du Saint-Empire, sur les traditionnelles affinités des génies celtique et germanique, manifestées jusqu'à nos jours, avec, en marge, quelques lueurs troublantes sur les origines bretonnes d'un Victor Hugo et d'un jeune patriote corse, ardent paoliste, qui bientôt devait faire son chemin en France et dans le monde, sous le nom insolite de... Napoléon.