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La Seconde Guerre mondiale a profondément marqué de son empreinte le lexique politique. La langue est utilisée non seulement pour dire la haine mais également pour dissimuler la volonté de mort qui l'habite. Etude consacrée à l'héritage sémantique de cette période sombre, de la Débâcle à la Libération. ©Electre 2025
Il y a eu, pour nous Français, la Résistance, ses maquis et ses réseaux, les FFI et les FFL, puis les FFC et ses troupes africaines, les armées anglaise, américaine, russe et autres : beaucoup de héros, plus encore de victimes, des dévouements, des souffrances, de la grandeur, des Justes... Et les noms ont été nombreux pour désigner et qualifier tous ces gens, dans leur anonymat ou leur identité, leur «gloire». Bien des «valeurs» les accompagnent encore. Mais, plus que tous les massacres du passé, dont celui de la «der des ders» et ses millions de morts, la Seconde Guerre mondiale aura surtout marqué, de ses violences inhumaines, notre vocabulaire. Des drames vécus pendant ces «années noires», entre les expansionnismes brutaux, les génocides, et l'effondrement du Reich et du Japon sous le martèlement des «Alliés», si inhumain lui-même (qu'on pense à Dresde et Hiroshima), on parlera encore longtemps, avec les mots qui les ont signés : fascisme, fasciste, nazisme, nazi, hitlérien, Gestapo, collaboration, collabo, milicien, race, raciste, antisémite, totalitaire, tortures, rafle, déportation, concentration, extermination, camps de la mort, chambre à gaz, holocauste, Shoah...
Venus d'autres lieux, l'usage a commencé à charger d'une lourde histoire les noms de colonialisme, ratonnade, nettoyage, pacification, normalisation, stalinien, aveux, Guépéou, goulag, etc. Ces héritages ont marqué de connotations sinistres tout un pan de notre lexique politique. Que faire avec ces «mots coincés dans un enfer», ainsi qu'Eluard les nommait : solution finale (Goering, 1939), traitement spécial (Heydrich, 1939), personnes déplacées (Himmler, 1941), Nuit et Brouillard (Keitel, 1941), SA, SS, Einsatzgruppen...
Le pire, dans l'horreur qu'ils évoquent, est bien que la langue serve là non seulement à dire la haine mais aussi à cacher la volonté de mort qui l'habite. Nous héritons de cette déshumanisation des noms, et nous nous devons de l'exorciser. En les taisant ou en les criant ?
Paru le : 02/04/2013
Thématique : Histoire de France - Généralités
Auteur(s) : Auteur : Maurice Tournier
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Langue et parole
Contributeur(s) : Collaborateur : Nicole Arnold - Collaborateur : Françoise Dougnac
Série(s) : Des noms et des gens en guerres
ISBN : 978-2-336-29177-2
EAN13 : 9782336291772
Reliure : Broché
Pages : 273
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Épaisseur: 1.5 cm
Poids: 450 g