Etude de la possible relation entre Emma Calvé (1858-1962) et le prêtre Béranger Saunière, suite à la découverte chez ce dernier d'une gravure publicitaire de la diva. Les intervenants tentent d'évaluer les arguments en faveur de liens personnels entre l'abbé Saunière et les milieux occultistes parisiens, proposant de nouvelles perspectives concernant le mystère de Rennes-le-Château. ©Electre 2025

Actes du colloque d'Etudes et de Recherche sur Rennes-le-Château - 2006

Emma Calvé (1858-1962) a été en son temps, celui de la Fin du Siècle et de la Belle Epoque, une diva, la diva des divas même. Sa popularité n'a pas d'équivalent de nos jours puisque désormais ce sont les chanteurs de rock ou de variété, et non les artistes lyriques, qui sont connus jusqu'au fond des campagnes mais il n'en reste pas moins, qu'hier comme maintenant, être en relation avec une star c'est approcher d'un autre monde et peut-être en franchir le seuil.

Par conséquent savoir qu'un prêtre de province d'autrefois, Bérenger Saunière, pour ne pas le nommer bien sûr, ait conservé chez lui une gravure publicitaire représentant la Calvé n'est pas plus surprenant que de voir le curé de la paroisse voisine afficher dans son presbytère un poster des Rolling Stones. Par contre, si nous apprenons que l'abbé Machin, celui que nous croisons de temps à autre au supermarché, fréquente régulièrement Mick Jagger, nous allons jeter sur lui un regard bien différent.

Emma Calvé se trouve ainsi à l'intersection des deux vies possibles de Bérenger Saunière. Ou le presbytère de Rennes-le-Château, son train-train (mariages, baptêmes, enterrements) et le portrait d'une célébrité trouvé dans une plaque de chocolat, ou les salons parisiens, leurs lumières, leurs paillettes et surtout les dessous de la vie mondaine. Et les dessous, en ces temps-là, c'était bien souvent une attirance marquée pour l'occultisme. Emma Calvé, nul ne l'ignore, s'est intéressée à la chose. Si donc Bérenger Saunière l'a vraiment rencontrée, il est inutile d'insister sur l'ampleur des perspectives offertes à la spéculation sinon à l'imagination. Voilà pourquoi nous avons souhaité mettre cette question au centre du Colloque 2006 de l'ARTBS même si, comme les années précédentes et puisque c'est l'objectif essentiel de notre association, nous élargirons le champ de nos réflexions à l'ensemble du contexte.
Yves Lignon, Président de l'A.R.T.B.S.