Ces treize communications sont issues d'une table ronde organisée en septembre 2012 et consacrée à l'expression de la spiritualité au moment de la mort aux époques médiévale et moderne. Les contributeurs explorent les liens entre les différentes manifestations du testament spirituel, de l'écrit à ses formes visuelles. Ils s'intéressent également aux liens entre parentés et modèles spirituels. ©Electre 2025

Cet ouvrage, résultat d'une table ronde tenue à Metz en septembre 2012, entend contribuer à la réflexion sur les moyens d'expression de la spiritualité au moment de la mort. Celle-ci peut se manifester dans les testaments proprement dits, mais aussi dans d'autres formes de sources qui rapportent les derniers moments, les dernières paroles, les dernières volontés du défunt et transmettent ainsi à la postérité son héritage spirituel. Ce n'est donc pas tant l'aspect économique ou social du testament qui est ici envisagé que le sens particulier et l'importance pour les survivants que prennent les choix spirituels ainsi manifestés au moment du trépas. Le parti d'une approche historique sur le long terme a ainsi pour propos de révéler la permanence de ce contenu, mais aussi ses inflexions et ses ruptures, provoquées notamment par les querelles théologiques et doctrinales et par les grandes mutations de l'eschatologie chrétienne.

Cette réflexion, à laquelle ont contribué quinze chercheurs français et étrangers, se déploie ici en quatre temps. Est traitée en premier lieu la problématique du lien entre parentes et modèles spirituels et de l'instrumentalisation de l'une et l'autre pour les conforter mutuellement, avec un focus particulier sur la question des vertus pratiquées par le défunt et/ou dont il appelle la pratique pour ses héritiers, question qui ouvre naturellement dans un second temps sur l'évocation des morts «exemplaires». Puis vient l'étude des formes de la piété manifestées à l'occasion de la mort, en s'interrogeant surtout, au-delà de la dévotion propre des testateurs, sur l'héritage spirituel qu'ils tentent, par-là même, de léguer à leur entourage. Une problématique qui permet, enfin, de revisiter la question des legs pieux. Au-delà du seul testament, sont ainsi questionnés les autres supports du legs spirituel (oraisons funèbres, iconographie, etc.), ainsi que la pluralité de sens et le poids de ces différentes pratiques dans l'effort des défunts pour transmettre et voir perpétuer au-delà de la mort un héritage proprement spirituel.