Rassemble l'intégralité des interventions données lors d'un colloque par des laïcs et des prêtres, des religieux et des évêques sur la place du prêtre dans la société depuis le vote de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. ©Electre 2025

Le centenaire de la loi de séparation de l'Église et de l'État ainsi que la coïncidence avec le centenaire de la béatification du saint Curé d'Ars ont donné l'occasion au Sanctuaire d'Ars d'organiser un colloque sur le rapport du prêtre avec la société.

Qu'est-ce que la présence du prêtre au monde a d'original? Saint Paul nous le rappelle: «Tout grand prêtre, en effet, pris d'entre les hommes est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu afin d'offrir des dons et des sacrifices pour les péchés» [He 5,1] «Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Sanctifie-les dans la vérité: ta parole est vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde» [Jn 17, 15-18].

Au fil de ces journées, nous avons pu nous rendre compte qu'en filigrane de cette présence au monde où ils sont envoyés se jouent bien plus que des questions d'ordre instrumental ou organisationnel. C'est radicalement les mystères du Christ et de l'Église qui se révèlent au coeur même des manières de vivre cette relation. La société, dont on a reconnu la nécessaire et juste autonomie, ne se ferme pas sur elle-même. La personne passe la communauté à laquelle elle se rattache à cause de sa destinée éternelle. Le prêtre est témoin et en quelque sorte acteur de cette dimension surnaturelle et eschatologique.

La révélation, si elle nous éclaire sur l'unique Médiateur et sur l'unique Église, sacrement de salut, laisse l'homme en général et le prêtre en particulier à son conseil. C'est par ce biais-là, dont tout prêtre fait l'expérience, que le rapport entre "le prêtre et la société" rejoint intimement la vie spirituelle du prêtre et la vie intérieure des hommes qu'il rencontre. Car, si le prêtre a contact avec la société, c'est bien en raison de l'homme concret rejoint par son ministère, cet homme dont Jean-Paul II avait rappelé dès sa première encyclique qu'il était la route de l'Église.