Religieux ayant vécu de 1967 à 2007 en Algérie, au Liban, en Irak et en Egypte, l'auteur invite les chrétiens d'Occident à se rapprocher de leurs racines orientales. A travers une série d'articles et d'entretiens, il évoque le berceau de l'Eglise, les lieux de la Bible, les relations entre christianisme, islam et culture arabe, la situation actuelle et l'avenir des Eglises orientales. ©Electre 2025

Le Proche-Orient, lieu de naissance du christianisme, est la patrie des chrétiens du monde arabe. La multiplication des voyages vers l'Orient, des pèlerinages vers les Lieux Saints et aussi l'actualité, poussent bien des Occidentaux à chercher à mieux connaître les traditions chrétiennes de leurs frères orientaux. Ceux-ci, tant les catholiques que les orthodoxes, partagent avec les musulmans une même langue, l'arabe, ainsi qu'un héritage culturel et historique important. Leur expérience se révèle très éclairante pour l'oecuménisme et le dialogue inter-religieux. Dans une série d'articles et de conférences, échelonnés sur plusieurs années et donnés en divers pays, le frère Jean-Marie Mérigoux, dominicain, aborde des sujets historiques, théologiques et ecclésiaux qui répondent à beaucoup d'interrogations au sujet de ces Églises orientales qui vivent dans un environnement musulman : un éclairage neuf pour nous, Occidentaux !

Fr. Jean-Marie Mérigoux est entré en 1957 chez les frères Prêcheurs, à Saint-Maximin (Var). Après ses études dominicaines à Toulouse, il a vécu de 1967 à 2007, successivement à Alger, à Beyrouth, en Irak et en Égypte. Il a trouvé dans l'expérience humaine et spirituelle de ses frères chrétiens orientaux une source privilégiée et lumineuse pour étudier, rencontrer et aimer l'Orient arabe, dans son double visage chrétien et musulman.

«A l'égard de leurs frères orientaux les chrétiens d'Occident ont un double devoir, de solidarité et de reconnaissance. Il est peut-être temps de relire saint Paul. Afin de maintenir la communion entre l'Église mère de Jérusalem, qui avait grand besoin de secours, et les Églises issues du monde païen, l'apôtre organise une collecte qu'il recommande dans plusieurs de ses épîtres. Il en donne le motif dans sa lettre aux Romains. Si les païens devenus chrétiens ont communié avec les chrétiens de Jérusalem en partageant leur foi, ils doivent subvenir également à leurs besoins matériels (Rm 15, 27). Il en est de même aujourd'hui ! Les chrétiens d'Occident ont reçu la lumière de la foi des chrétiens orientaux et ils la partagent avec eux. Il leur incombe donc de leur manifester une efficace solidarité. Dans le partage des biens spirituels et matériels auquel saint Paul donne la dignité d'une liturgie, s'exprime la communion entre les frères chrétiens d'Occident et d'Orient.

L'ouvrage du frère Jean-Marie Mérigoux apprendra à beaucoup de chrétiens à mieux connaître et à aimer davantage leurs frères orientaux. Il leur rappellera que la lumière est bien venue de l'Orient et c'est toujours vers l'Orient que monte la prière. «La colombe a sa demeure sur les lieux tournés vers la lumière. Figure de l'Esprit saint, elle aime l'Orient, lui-même figure du Christ», a écrit Tertullien (Adversus valentinianos, III, I).

Fr. Jean-Luc Vesco, o.p., ancien directeur de l'Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem.»