Aborde la spécificité des évolutions religieuses dans le cadre de sociétés travaillées par un rapport constitutif au catholicisme et au développement d'une modernité de rupture avec la tradition religieuse dominante. Contributions issues d'un colloque tenu à Strasbourg en octobre 1999 et réunies autour de trois thèmes : processus de laïcisation ; recompositions du religieux ; mises en réseau. ©Electre 2025

Dans un contexte de globalisation des échanges où le religieux est en pleine recomposition d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, des analyses comparées s'imposent afin d'approfondir la compréhension du type de modernité religieuse qui caractérise nos sociétés. Apprendre à décentrer le regard devrait en effet nous permettre d'interroger à nouveaux frais nos réalités et les problématiques qui en surgissent. Ainsi peut-on se demander si l'Europe séculière constitue une grande exception en matière de sécularisation du religieux ou bien si, au contraire, elle est le paradigme des évolutions internationales ?

Par le biais de comparaisons très larges entre les sphères culturelles de l'Europe du Sud et de l'Amérique du Centre et du Sud, il s'agit d'appréhender la spécificité des évolutions en partant d'un espace religieux délimité par le concept de latinité qui, certes problématique, renvoie néanmoins sur le plan religieux à des sociétés travaillées par un rapport constitutif au catholicisme et au développement d'une modernité de rupture avec la tradition religieuse dominante.

Cet ouvrage aborde le problème des rapports entre religion et modernité à partir de cette tension structurante dans un espace géopolitique déterminé. Il met à l'épreuve quelques concepts forgés à ce sujet par la sociologie des religions. Pour ce faire, il est construit autour de trois axes. Tout d'abord, un axe socio-historique vise à analyser les processus de laïcisation du XIX^e au XX^e siècle et à vérifier la pertinence du concept de «seuil de laïcisation». Un deuxième axe a pour propos de reconsidérer l'analyse de la modernité religieuse en terme de sécularisation afin de saisir les redéploiements et les recompositions du religieux. Enfin, un dernier axe cherche à tenir compte des dynamiques d'internationalisation et de transnationalisation du religieux et à réfléchir aux mises en réseaux du religieux comme déterritorialisation et délocalisation des pratiques et des croyances.