Bilan de la situation économique et sociale en Afrique centrale à partir des indicateurs 2005-2006. La problématique de réduction de la pauvreté, l'état d'avancement du processus d'intégration régionale et l'importance du financement des investissements privés comme persective de développement pour la zone CEEAC. ©Electre 2025

Au cours des deux dernières années, les pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) ont enregistré une croissance économique soutenue, résultant principalement d'une conjoncture économique mondiale favorable et de l'effet cumulatif des années de réforme. Le taux de croissance du PIB réel pour l'agrégat CEEAC a été de 8,6 % en 2005 et de 6,8 % en 2006, contre respectivement 6 % et 5,4 % pour l'ensemble de l'Afrique Subsaharienne. Cette bonne performance s'est accompagnée dans l'ensemble d'une maîtrise de l'inflation, d'un renforcement de la monnaie, d'une bonne tenue des comptes extérieurs courants, et d'une consolidation des finances publiques. Les perspectives pour 2007 laissent entrevoir un horizon encore plus optimiste avec une croissance du PIB par tête qui devrait s'élever au niveau record de plus de 12 %.

Mais ce panorama, si positif soit-il, n'arrive pas à cacher la fragilité de la sous-région d'une part, et les contrastes qui y existent d'autre part. En effet, les économies de la zone CEEAC restent dans l'ensemble assez vulnérables, les pays étant généralement très exposés aux chocs des prix internationaux, du fait de leurs structures productives et de leurs exportations peu diversifiées. Par ailleurs, de nombreux pays ont des taux de croissance de loin inférieurs à ceux qu'il faudrait pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Dans certains cas, la croissance est même paradoxale : elle ne se traduit ni par une création d'emplois ni par une réduction significative de la pauvreté. L'incapacité de la croissance à entraîner une réduction de la pauvreté peut alors être la conséquence du manque de redistribution, ce qui soulève la question de la « structure » ou de la « nature » du processus de croissance.

C'est la raison pour laquelle l'édition 2007 des Économies de l'Afrique Centrale a choisi pour thème : Croissance, pauvreté et inégalités : évidence empirique et leçons à tirer pour les pays de l'Afrique Centrale. Cette réflexion est un examen en profondeur de la pauvreté qui montre le rôle des interactions entre croissance et inégalités d'une part et propose de nombreuses recommandations en vue de promouvoir la diversification des structures productives et le renforcement du cadre de coopération sous-régionale d'autre part.

En ce qui concerne l'état d'avancement du processus d'intégration sous-régionale on constate des évolutions positives avec notamment la finalisation de l'exercice de priorisation du PDCT-AC et des études de faisabilité des projets énergétiques. De même, les instruments de la politique communautaire en matière de paix et sécurité commencent à se mettre en place avec l'appui de l'Union Européenne. Quelques actions majeures sont préconisées sur le court terme, au plan juridique, financier et institutionnel pour donner une nouvelle impulsion à la dynamique communautaire, et plus de réalité à l'ambition affichée de construire un espace économique intégré en zone CEEAC, passerelle obligée pour une bonne insertion de la région dans l'économie mondiale.

Le Bureau sous-régional pour l'Afrique Centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique est basé à Yaoundé au Cameroun. De vocation pluridisciplinaire, un de ses principaux domaines de réflexion est l'analyse économique et l'appui à la formulation des politiques économiques. Sa mission essentielle est de soutenir le processus d'intégration en Afrique Centrale dont il est le partenaire privilégié.