Le rôle des médias dans les conflits armés a évolué, prenant même une importance considérable auprès de l'opinion publique des pays en guerre, ou pour nuire à l'ennemi. Censure, désinformation, intox, autant de mots pour comprendre que l'information est une donnée stratégique. Textes issus d'un colloque tenu en mars 2000. ©Electre 2025

«Force est de constater aujourd'hui le rôle accru et déterminant des médias dans la quasi-totalité des conflits armés. L'immédiateté de l'information électronique fait souvent du journaliste de radio ou de télévision un acteur malgré lui (...)». «Censure, désinformation, "intox" sont depuis toujours des armes redoutables et souvent très efficaces pour nuire à l'"ennemi", qu'il s'agisse de le démoraliser et de le couper de ses soutiens populaires ou de gagner la sympathie de l'opinion publique internationale, principalement nord-américaine et européenne (...)». «L'examen du rôle des médias et de l'information dans les conflits armés est donc essentiel pour mieux appréhender et comprendre l'évolution des guerres de notre temps».

La situation de «non-guerre» que les démocraties occidentales connaissent sur leurs territoires depuis 1945 a contribué à faire oublier qu'une confrontation militaire modifie bien des règles sociales. En particulier dans les processus d'information et de communication. Les représentations des guerres passées ne sont plus en lien direct avec les réalités vécues et les discours d'alors sur les conceptions de l'identité nationale et de l'Etat. De même pour le rôle des médias et des journalistes. De surcroît, toute idée de lutte armée étant a priori rejetée au profit de la diplomatie, les efforts pour faire admettre les interventions militaires n'en sont que davantage argumentés sur les registres de l'information médiatique et de la communication publique des institutions directement concernées. Cela a particulièrement été observé dans les «guerres» du Golfe et du Kosovo.

Les conflits «médiatisés» de la fin du XX^e siècle ne sont pas des «modèles» pour autant. Aucune guerre n'a jamais pu prétendre être «propre». Dans leur diversité, les auteurs apportent observations ou explications utiles sur l'actualité construite dans ces circonstances par les médias, mais aussi sur leur rôle. Les questionnements qui en résultent concernent de toute évidence l'avenir de l'Humanité, dans ses dimensions locale, nationale et mondiale.