Après avoir fait l'historique de la diplomatie traditionnelle étatique, l'auteure met l'accent sur les diplomaties alternatives, et en particulier les diplomates indépendants, qui exercent leur fonction au service des besoins de la société civile. Elle dresse le portrait de quelques-uns d'entre eux, de Bertha Sophie von Suttner à Malala, en passant par Henri Dunant ou Mère Teresa. ©Electre 2025

Diplomates Indépendants

Émergence d'un statut

La dynamique des diplomaties non gouvernementales à l'orée du XXI^e siècle

L'une des spécificités du présent ouvrage réside d'une part dans le fait qu'il fait l'apologie de la cohabitation harmonieuse à susciter et à renforcer entre deux dimensions de la diplomatie : l'étatique et la non étatique. La première partie passe en revue la diplomatie westphalienne, sa puissance, son irréductibilité et son bien-fondé, tandis que la seconde partie met l'accent sur la diplomatie ante-westphalienne et les diplomaties alternatives dans leur globalité, en mettant la focale sur les diplomaties non gouvernementales effectuées par des individus, à titre de diplomates indépendants, au service des besoins de la société civile et non directement de l'État, comme le sont les diplomates classiques. Outre l'éventail des diplomaties non étatiques mises en lumière et en valeur (la diplomatie des prix et distinctions, la diplomatie des célébrités, la diplomatie de niche, la diplomatie des entrepreneurs sociaux, la diplomatie de la diaspora, la diplomatie des think tanks, etc.), est brossé le portrait de quelques diplomates indépendants d'envergure internationale, d'antan et d'aujourd'hui (dont « Malala » qui a ultérieurement obtenu le Prix Nobel de la Paix 2014) pour illustrer la nécessité et l'impressionnante diversité de cette activité de facilitation et d'influence qui est fort antérieure à la diplomatie étatique, l'État étant une construction récente à l'échelle de l'humanité.

L'auteure introduit des notions telles que la « micro diplomatie » et la « nano diplomatie » plus idoines, selon elle, pour satisfaire les immenses besoins en diplomatie de toutes les parties prenantes de la société civile, « sphère au sein de laquelle l'omniprésence de la coercition d'antan n'a plus droit de cité » pour la citer, le soft power prôné par J. Nye régnant en maître dans nos sociétés contemporaines et post Guerre froide. Cet ouvrage se révèle être un hommage à la diplomatie en général et plus spécifiquement aux diplomaties alternatives, aux entrepreneurs sociaux et un plaidoyer appuyé pour la reconnaissance et la promotion du travail de sensibilisation, de facilitation, de médiation et d'entreprenariat social effectué par des diplomates indépendants, fussent-ils célèbres ou non.