Résumé
A l'oppression capitaliste, à l'écrasement totalitaire, au crime d'Etat, S. Weil oppose une pensée libre. Ce qui veut dire qu'échapper à la servitude, c'est d'abord se refuser aux mots vides de sens, aux abstractions : Etat, peuple, nation, crise. ©Electre 2025
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Simone Weil écrit dans les années 1930 et 1940 du siècle dernier. Tout ce qui pouvait advenir des conséquences de l'ère marchande, telle qu'elle avait été anticipée, est advenu. Oppression du capitalisme et croyance au progrès ont engendré une pensée de la révolution par le politique.
Le totalitarisme, cette tyrannie d'un genre nouveau pressentie par Tocqueville, renouvelle l'oppression, falsifiant les dominations sous le mot de conquête collective, de conquête du collectif. À l'aporie de la régulation marchande est opposée la lutte des classes, non plus expression des opprimés, mais appropriation au nom du peuple de la société entière. Et les peuples ainsi mis sur le pied de guerre, c'est la guerre hégémonique qui se prépare.
La France divisée, que ses classes possédantes, moyennes, populaires, croyaient encore capable d'assumer son héritage tranquille, cette France des années 1930 a été brisée sous l'affrontement. Quel projet pour la société à rebâtir, une fois écartées l'idée de révolution et la politique de puissance?
Cette nouvelle édition, approfondie, a pour objet de faire connaître une pensée libre qui, sur-le-champ, tandis que s'accomplissaient les événements, dénonça les faux-semblants, les échappatoires, les rancoeurs, les lâchetés, les aveuglements, pour nous dire que le monde-comme-il-est, ni bien ni mal, ne constitue pas l'alternative, ni l'antidote à l'illusion totalitaire.
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