Témoignage sur les crimes commis par des Croates contre des Serbes par un ancien médecin-colonel de l'armée française et une infirmière, présents sur place pendant la guerre dans l'ex-Yougoslavie entre 1991 et 1996. Dénonce le fait que la communauté internationale a pris fait et cause pour les ennemis traditionnels et les voisins du peuple serbe. ©Electre 2025

«Jamais, depuis l'aube de l'humanité, l'homme n'a été autant assujetti, privé d'initiative, incapable d'infléchir le cours de son histoire, exclu de son destin. Il n'a plus la moindre prise sur les événements qui déterminent sa vie charnelle et spirituelle : il n'a pas d'autre choix que la soumission. Ce qui subsiste de conscience rebelle est désormais retranché dans une citadelle assiégée, dans l'attente de l'assaut final. Ce livre témoigne du plus bel exemple de résistance et d'insurrection spirituelle qu'il nous ait été donné de voir : l'exemple du peuple serbe.» (Patrick Barriot)

Le témoignage des auteurs de ce livre débute en 1994 au fin fond de la Krajina encore serbe, où, sous la bannière des casques bleus, Patrick Barriot servait comme médecin-colonel de l'armée française et Ève Crépin comme infirmière. Le contraste entre le dénuement du peuple qui les entourait et la réputation d'horreur que lui accolaient les médias fut pour eux une révélation. Renonçant à leur carrière, ils se firent les porte-parole de ce peuple qui allait bientôt être sacrifié par les siens, acculés, et rayé de la carte par la «communauté internationale».

En août 1995, la Krajina serbe fut brutalement «nettoyée» par l'armée croate avec l'appui des Occidentaux. Cette terre brûlée au coeur de l'Europe demeure aujourd'hui encore un témoin de la folie et de l'aveuglement qui régnaient en ces années.

Les autres témoins, ce sont Patrick Barriot et Ève Crépin, dont le premier livre, On assassine un peuple, est le seul document publié par des étrangers où cette tragédie occultée était vue de l'intérieur.

Cette expérience fut la source d'une profonde conversion spirituelle. Dans Les Diables sont déchaînés (2000), Patrick Barriot montrait que la guerre visible n'était qu'un aspect de la grande lutte contre l'humain menée à tous les échelons de la société mondialisée. Et annoncée par des mensonges toujours plus stupéfiants.

Par-delà le sujet dont ils traitent, les textes rassemblés dans ce livre prédisent et expliquent le développement d'un impérialisme universel conduisant à la conflagration permanente. Ils ont une valeur irremplaçable, à la fois historique et prospective.