Un coup de coeur de Mollat
Le fait qu'il ait décroché le prix Locus, le prix Nebula mais aussi le prix Hugo n'est pas étranger à cet intérêt, mais surtout, Connie Willis explore de nouveau le thème du voyage dans le temps, comme dans Le grand livre et l'excellent et très drôle Sans parler du chien, aujourd'hui disponibles en poche.
Dans ce nouvel opus (qui peut se lire indépendamment des deux autres), nous retrouvons donc, à Oxford, le professeur Dunworthy avec sa team d'historiens-explorateurs, aux prises avec quelques problèmes d'organisation de planning pour les voyages dans le passé. La Seconde Guerre mondiale semble avoir la préférence des professeurs que ce soit pour étudier les évacuations de soldats à Dunkerque ou les effets du blitz à Londres, etc. Mais voilà, le système qui semblait bien rodé semble avoir quelques ratés et certains pourraient bien rester coincés à une époque où il y a plus de bombes qui tombent du ciel que de pluie ! Et le futur pourrait bien s'en ressentir...
Si l'on peut sourire parfois devant certaines situations et surtout l'humour un peu british de cette auteure pourtant américaine, on s'incline devant la force d'évocation et l'écriture ciselée des parties historiques. Comme une grande fresque, l'auteur dépeint le quotidien sous le règne de l'angoisse et la peur de l'avenir. Et nos pauvres universitaires se débattent entre l'obligation de ne pas changer le futur, le désir de venir en aide aux êtres humains qu'ils vont croiser et l'instinct de conservation dans un monde chaotique.
Une vraie grande réussite ! Il n'y plus qu'à attendre (misère!) le deuxième tome.