Résumé
Les réflexions P.-H. Gaillard sous forme de lettres, courriels ou billets adressés à Ingrid Betancourt et à plusieurs autres personnes liées de près ou de loin à son enlèvement, de 2005 à 2008. A travers ces écrits, ce diplomate, actuellement observateur permanent de la France auprès de l'Organisation des États américains, tente de comprendre les ressorts de cette affaire. ©Electre 2025
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À l'encre verte
Lettres à Ingrid Betancourt et à quelques autres
Le 2 juillet 2008, Ingrid Betancourt a été libérée par un commando de l'armée colombienne. Le 23 février 2002, elle avait été enlevée, avec Clara Rojas, par les Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC. Depuis le premier jour, les autorités françaises ont tout fait pour obtenir la libération des deux otages.
Le 10 mai 2002, quelques jours après la réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République, j'ai été appelé au cabinet du Ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, pour y occuper les fonctions de chef adjoint de cabinet et conseiller chargé de l'Amérique latine. En juillet 2003, en réponse à un appel d'Astrid Betancourt, la soeur d'Ingrid, l'espoir d'une libération de notre compatriote m'a conduit au coeur de l'Amazonie.
La durée de cette prise d'otage m'a profondément dérangé. Pour tromper l'insupportable attente, et afin de tenter de comprendre les ressorts de cet enlèvement, la situation tragique que connaissait alors la Colombie, j'ai écrit, au fil de la plume, des lettres à Ingrid et à plusieurs autres personnes liées à sa dramatique odyssée. Les services postaux auraient eu bien du mal à acheminer certaines de ces correspondances : plusieurs des destinataires se trouvaient en effet « dans les montagnes de Colombie », loin de tout et de tous, de l'autre côté du monde.
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