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Ces essais, publiés entre 1917 et 1944, témoignent du projet intellectuel de C. Schmitt d'articuler théorie du droit et du politique à une structure de pensée théologico-politique dans le contexte de la fin du IIe Reich et de la République de Weimar. Evoquant institution visible et de l'Etat, forme représentative et décisionnisme, ils invitent à une autre approche d'une pensée politique séculière. ©Electre 2025
L'expression « théologie politique » n'a jamais été utilisée en tant que telle par les théologiens chrétiens. Elle n'apparaît pour la première fois que dans le titre d'un ouvrage majeur de la philosophie du XVIIe siècle, le Traité théologico-politique de Spinoza. L'intention de son auteur était de conjoindre la souveraineté et la liberté de pensée, et par là même de régler le « problème théologico-politique ». Il faut attendre l'anarchiste Bakounine, au XIXe siècle, pour « réhabiliter » la théologie politique à des fins révolutionnaires, puis pour dénoncer le déisme de Mazzini. En 1922, en rédigeant son premier texte sur la théologie politique, Carl Schmitt prend le contre-pied de l'anarchisme révolutionnaire. Avec le juriste rhénan, la théologie politique est désormais identifiée à la théorie de la souveraineté. C'est par une formule lapidaire, devenue célèbre, qu'il commence son essai : « Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. » Dès la fin du IIe Reich, puis dans le contexte de la république de Weimar, tout le projet intellectuel de Schmitt est d'articuler sa théorie du droit et du politique à une structure de pensée théologico-politique. Le problème de la démocratie libérale est son incapacité à disposer d'une véritable théorie de la représentation, en raison de l'individualisme inhérent à la pensée libérale. Face à cette impuissance, le catholicisme, par sa structure ecclésiologique, offre au contraire tous les critères de la représentation politique et de la décision. Les textes que Bernard Bourdin présente dans ce volume, parus entre 1917 et 1944, sont des plus explicites s'agissant de ces aspects de la théorie schmittienne : institution visible de l'Église, forme représentative et décisionnisme. Ils mettent de surcroît en évidence la double ambivalence de la pensée de Schmitt dans son rapport au christianisme (catholique) et à la sécularisation. En raison de son homologie de structure entre Dieu, État et Église, la nécessité d'une transcendance théologico-politique plaide paradoxalement pour une autre approche d'une pensée politique séculière. Ambivalence qui ne sera pas non plus sans équivoque.
Paru le : 24/11/2011
Thématique : Textes des Philosophes
Auteur(s) : Auteur : Carl Schmitt
Éditeur(s) :
Cerf
Collection(s) : La nuit surveillée
Contributeur(s) : Préfacier : Bernard Bourdin - Préfacier : Jean-François Kervégan - Traducteur : André Doremus - Traducteur : Olivier Mannoni
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-204-08864-0
EAN13 : 9782204088640
Reliure : Broché
Pages : 276
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 1.9 cm
Poids: 346 g