Un coup de coeur de Mollat
Pourquoi et comment cela a pu arriver ? Comment une poignée d'hommes et de femmes ont pu être responsables de la mort de millions de personnes en toute impunité ? C'est à ces questions et à beaucoup d'autres que ce livre Auschwitz La solution finale tente de répondre. Il regroupe une série d'articles signés par de grands noms tels que Jean-Pierre Azéma, Annette Wievorka ou Philippe Burrin publiés initialement dans la revue Histoire et repris par les Editions Tallandier. Ici le but pédagogique est clair : expliquer le camp d'Auschwitz, montrer son fonctionnement, décrire ses bourreaux, raconter ses victimes sans oublier les autres, ceux qui savaient : les Alliés dès 1942, les habitants des alentours du camp qui regardaient passer les trains bondés et qui voyaient au loin les fumées des fours. Mais au-delà d'Auschwitz dont le nom est devenu le symbole du mal absolu, ce livre tente aussi de nous éclaircir sur la Solution finale : une entreprise de destruction humaine imaginée et planifiée par l'homme pour anéantir l'homme. Auschwitz fut, dans ce processus, le plus grand et le plus efficace des instruments.
Aujourd'hui, soixante ans après sa libération, le camp est devenu un musée classé par l'Unesco que des milliers de gens visitent en silence chaque année. Les souffrances se sont tues, les lieux sont rendus à leur tranquilité. Un million d'hommes, de femmes et d'enfants sont morts dans le dénuement le plus total, privé de toute dignité, de toute humanité : parler d'Auschwitz c'est aussi se souvenir d'eux en tant qu'êtres humains.
* Poème de François-la-Colère-Aragon publié par les Editions de Minuit. Cité par Annette Wievorka dans la préface d'Auschwitz La Solution finale.