Un coup de coeur de Mollat
Le grand orateur a pourtant publié, très vite, une lettre dans le journal officiel "Granma" s'excusant auprès du peuple cubain de sa maladresse, jusqu'à raconter sa chute en détail avec la taille des marches ou même son transport en ambulance.
Quelques semaines auparavant, Jacobo Machover décrivait dans son dernier essai, les défaillances régulières du lider maximo qui le fragilisent de plus en plus tout en renforçant son pouvoir totalitaire.
Exilé depuis la prise de pouvoir de Castro, Jacobo Machover ne règle pas pour autant ses comptes. Il nous livre simplement un bilan réflechi sur les cinquante ans de pouvoir, sans partage, du plus célèbre des barbudos.
Depuis le "Condamnez-moi, peu importe, l'histoire m'acquittera", un totalitarisme très particulier s'est installé sur l'île avec des airs de fête, de salsa, de romantisme exotique.
Sans passion , l'auteur remonte le temps ponctué par les faits d'armes et politiques qui ont porté au pouvoir le Commandant en Chef. Fidel et son frère ont dans un mélange d'idéologie et de pensées diverses empruntées à José Marti, au Che, ou au courant Marxiste-Léniniste, figé et isolé l'île dans son passé révolutionnaire. Mais au contraire de certains dictateur, le révolutionnaire éternel attendri toujours certains intellectuels depuis le couple mythique Sartre-Beauvoir jusqu'à Madame François Mitterand.
Et tandis que les touristes transportent eux-aussi dans leurs bagages l'image d'un peuple cubain joyeux et digne malgré les privations cela n'efface pas le souvenir de procès "grandguignolesques" faits aux opposants, des départs suicidaires des "Balseros", de la chasse aux homosexuels ou des périodes dites spéciales de récession économique.
Mais comment rester critique lorsqu'étranger on danse aux rythmes nostalgiques d'un Compay Segundo et que la musique est alors un outil de propagande, ou que le discours "anti-impérialiste" américain nous séduit, nous autres Européens.
Le dernier chapitre, écrit par le journaliste indépendant : Jésus Zuniga, est consacré à la résistance sur l'île.
L'opposition au Caudillo existe même si elle n'a jamais réussi a engendré de mouvement de masse de contestation. Par ses actions, elle vise à transformer la société civile sans recourir à la violence.
En attendant les véritables héros sur l'île sont toute personne qui cherche à nourrir sa famille...
(*)Sorti clandestinement