A.-L. Millin (1759-1818) fut un des principaux acteurs des institutions culturelles françaises après Thermidor. Cette étude éclaire la part germanique des réseaux étrangers de Millin dans la rédaction du Magasin encyclopédique (1795-1816), sa part dans l'émergence de nouvelles disciplines. Présente ensuite les lettres inédites de Millin à Böttiger, son principal correspondant en Allemagne. ©Electre 2025

Quiconque s'est intéressé aux sciences et aux arts dans le Paris des années post-révolutionnaires a rencontré son nom. Aubin-Louis Millin (1759-1818) fut un des principaux acteurs de la vie intellectuelle et des institutions culturelles françaises entre Thermidor et la Restauration. Il participa à la mise en place des Ecoles centrales. Conservateur du cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, il ouvrit le premier cours d'archéologie dans la capitale. De son Magasin encyclopédique (1795-1816) il voulut faire l'instrument d'un renouveau des lettres françaises après la rupture révolutionnaire. Cette ambition n'était réalisable que sur l'horizon européen et appelait notamment une franche ouverture à la science allemande.

L'objectif de ce volume est précisément d'éclairer la part germanique des réseaux étrangers de Millin. Les treize études de la première partie dessinent le champ transnational où s'effectuent les transactions entre les savants des deux pays et d'où commencent à émerger de nouvelles disciplines (archéologie, orientalisme, esthétique). La seconde partie offre les lettres inédites de Millin à son principal correspondant en Allemagne, Karl August Böttiger, un proche de Goethe, Wieland et Herder à Weimar, et lui-même publiciste et antiquaire.

Wer sich mit Wissenschaft und Kunst im Paris der nachrevolutionären Jahre befaßt hat, kennt seinen Namen. Aubin-Louis Millin (1759-1818) war einer der wichtigsten Akteure des intellektuellen Lebens und der kulturellen Institutionen Frankreichs zwischen dem Sturz der Jakobiner und der Restauration. Er wirkte maßgeblich bei der Errichtung der Ecoles centrales mit. Als Vorsteher des Münz-und Antikenkabinetts der Bibliothèque nationale hielt er die ersten öffentlichen Vorträge über Archäologie in der Hauptstadt. Mit seinem Magasin encyclopédique (1795-1816) hatte er den Ehrgeiz, nach einer Zeit der allgemeinen Stagnation zur Wiederbelebung der geistigen Aktivitäten in Frankreich beizutragen. Dieses Ziel war nur im europäischen Kontext erreichbar und erforderte eine entschlossene Hinwendung insbesondere zum Schaffen der deutschen Gelehrten. Der vorliegende Band möchte den Anteil der Deutschen an Millins europäischen Netzwerken beleuchten. Die dreizehn Beiträge des ersten Teils sollen das transnationale Feld abstecken, innerhalb dessen eine neue Zirkulation des Wissens erfolgen konnte und sich die Entstehung neuer Disziplinen (anzuführen wären die Archäologie, die Orientalistik oder die Ästhetik) abzeichnete. Im zweiten Teil werden Millins Briefe an seinen bedeutendsten Korrespondenten in Deutschland, den Publizisten und Antiquar Karl August Böttiger, der mit Goethe, Wieland und Herder befreundet war, zum ersten Mal veröffentlicht.