Une analyse des stratégies de communication menées dans le combat contre le sida et de la mise en exergue des limites du marketing social. Or ces discours persuasifs ne sont efficaces que lorsque l'Etat s'ingère dans la sphère la plus intime de l'individu. Ce livre contribue de ce fait à nourrir les débats sur les notions d'espace public, de responsabilité individuelle et de société civile. ©Electre 2025

De tous les problèmes majeurs marquant le monde actuel - guerres, famines et conflits ethniques - le plus sérieux est désormais le sida. Ce livre montre l'urgence, mais également la problématique des campagnes de prévention contre cette maladie encore inguérissable.

Abordant des thèmes longtemps considérés comme tabous, tels que l'homosexualité, l'abus des drogues ou la prostitution, les discours de prévention empruntent largement à l'idéologie du «tout dire» qui sous-tend nos sociétés de communication, afin de banaliser les impératifs du safer sex, mais également pour promouvoir la solidarité envers les personnes touchées par le VIH ou le sida.

L'originalité du livre consiste à analyser par quelles stratégies communicatives les publicitaires cherchent à convaincre l'opinion publique de changer certaines pratiques sexuelles et d'infléchir des convictions morales figées. A l'aide de nombreux exemples tirés des campagnes européennes, africaines et américaines, il montre que le marketing social utilisé contre le sida peut aggraver le problème de l'exclusion sociale des minorités exposées au danger d'infection, qu'il peut entraîner une dérive totalitaire de la politique de la santé publique et enfin, qu'il risque d'accroître les inégalités entre le Nord et le Sud.

Se plaçant dans le domaine de la rhétorique, technique oratoire destinée à gérer l'espace public, cet essai participe largement aux débats sur la notion de responsabilité individuelle, sur les nouvelles stratégies de la persuasion publicitaire et sur la réaffirmation des valeurs civiques.

Cet ouvrage intéressera tout particulièrement les professeurs et étudiants en lettres et langues modernes, en marketing et politiques de communication, ainsi que les professionnels de la communication culturelle, les agences de marketing et les éducateurs en santé publique.