Jeune Mexicain de 17 ans, J. M. de Mora fut l'un des plus jeunes parmi les Brigades internationales qui participèrent à la guerre civile d'Espagne, et particulièrement à la bataille de l'Ebre en 1938. ©Electre 2025

Peut-être luttions-nous pour une république idéale qui n'a jamais existé.
Juan Miguel de Mora, le plus jeune volontaire des brigades internationales de la Guerre d'Espagne (1936-1939).

« Il m'a fallu soixante ans pour pouvoir en parler, pour isoler cet enfer intérieur, pour pouvoir le voir de l'extérieur. Il est impossible de pouvoir oublier une expérience comme celle de l'Èbre, mais pendant des années, je l'ai oubliée. Ou peut-être l'ai-je cachée par peur. Ou pour me libérer inconsciemment du souvenir de l'horreur. Comme si quelque chose dans mon cerveau avait fermé une porte. Je ne peux pas l'expliquer, peut-être que j'avais honte de parler de ces choses. Parler de mort et de guerre à des gens tranquilles qui n'ont jamais rien connu de semblable et qui sont déjà un peu fatigués de voir des films ou de lire des romans de guerre, ce qui est, en fin de compte, tout ce qui reste des guerres. »

Le récit entrecroise le journal de guerre qu'écrivit, en 1938, sur l'Èbre à 17 ans, Juan Miguel de Mora, et ses réflexions, 60 ans après, au Mexique. Un effet sonore permet à l'auditeur de différencier clairement les lieux et les époques de cette narration qui près de huit décennies après les faits émeut toujours autant tout amoureux de la liberté.

La voix un peu brûlée de Marc De Roy, qui a si brillamment interprété chez Autrement dit les témoignages de la guerre 14-18 d'Albert Londres, ou encore L'Homme qui a vu le Diable, et Les Candidats, donne toute sa densité à ce récit d'une force inouïe.

Autrement dit, primée ou reconnue notamment par Paris bibliothèques, Culture pour tous, l'Académie Charles Cros, l'UNESCO, le Prix du Livre-audio, France Culture, c'est avant tout « l'exigence dans le choix des textes et des acteurs qui les lisent »
Livres-Hebdo