Lire la Quatrième de couverture
Réduire la Quatrième de couverture
Anarchiste et tolérant, savant rigoureux et fou de liberté, fils
de pasteur et athée militant, le plus grand géographe français est
pétri de contradictions qui le rendent aussi brillant qu'attachant.
Élisée Reclus, né en 1830 à Sainte-Foy-la-Grande, étudie en
Allemagne, traverse la France à pied, travaille comme ouvrier
agricole en Irlande, découvre l'esclavagisme en Louisiane et tâte de
l'agriculture en Colombie tout en explorant le pays. En 1857, à Paris,
il entre à la Société de géographie et devient, avec Bakounine et
Kropotkine, un pilier du mouvement anarchiste. Il s'engage dans la
Garde nationale pendant la Commune de Paris ; fait prisonnier, il
est condamné à la déportation. Grâce à l'intervention de nombreux
savants anglo-saxons, dont Darwin, sa peine est commuée en
bannissement. «Ce doux entêté de vertu», selon son ami Nadar,
avait une image sulfureuse. Il meurt à Bruxelles en 1905.
Ses livres, dont la Nouvelle Géographie Universelle, ses guides, ses
articles font de lui, pour Yves Lacoste - le plus célèbre géographe
contemporain-, le père de la réflexion géopolitique française. Le
premier il sème les idées de ce qui va prendre le nom d'écologie.
Reclus est végétarien, il prône l'union libre, il veut davantage
d'indépendance pour les femmes, une éducation différente et plus
souple pour les enfants. C'est un adversaire obstiné de l'État, et
comme tel il s'oppose à Marx. Son idéologie repose sur l'entraide
et la solidarité universelles. Koprotkine le décrit comme «le type du
philosophe encyclopédiste français du XVIIIe siècle», cet homme rare
est aussi étonnamment en avance sur son temps.