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En provenance d'Algérie, l'ethnologue M. Peraldi arrive à Istanbul, plus précisément dans le quartier de Laleli. Il évoque ses rencontres : des Algériens, des Tadjiks, des Polonais, des Turkmènes, des Roumains, des Kurdes, des alevis d'Antioche... qui lui ont raconté tout ou partie de leur histoire, catastrophes et drames personnels auxquels la ville semble donner un épilogue honorable. ©Electre 2025
«Anthropologue, ou quelque chose comme ça ; Monsieur Michel est anthropologue, il explore nos profondeurs mais il dit qu'il s'intéresse au commerce. Il cherche le sens de ce que nous faisons : acheter, vendre, tout ça...
Tu te rends compte, Amin, tu crois vendre tes petits tricots, tu fais ton bizness, mais non : tu fais des choses si importantes qu'elles seront disséquées, analysées, sondées ! Non, sérieusement... Vous croyez vraiment que c'est ici, dans nos misérables boutiques, qu'on peut comprendre le sens de l'économie moderne ?
Bien... Après tout c'est vos affaires, moi je parle, je suis curieux.»
C'est en ethnologue, suivant les routes algériennes du commerce à la valise que je suis arrivé à Istanbul. J'y ai débarqué en 1997, et la foule et le mouvement presque fluvial des chalands m'a emporté dans un quartier dont le nom sonnait comme une comptine : Laleli. J'ai fini par croiser des Algériens et des Tunisiennes, comme perdus, enfouis dans la foule des chalands dont la grande majorité alors était russe. Des Algériens et aussi des Tadjiks et des Polonais, des Turkmènes et des Roumains, des Kurdes, des Mardinlis, des Alevis d'Antioche ; une jeune femme belge qui achetait froidement à deux heures du matin des tapis aux femmes turkmènes à peine descendues de l'avion ; des Palestiniens et des Irakiens déjà un peu en déroute, et beaucoup de catastrophes et drames personnels auxquels la ville et le commerce semblaient en mesure de donner un épilogue honorable.
Parce qu'elle ne génère que des passions sans lendemain, des éclats sans écrit, des histoires individuelles bien plus que de l'histoire, cette exultation des subjectivités laisse une large part qui échappe au regard des sciences sociales. Le discours des passions est au-delà de la science, il n'est ni son horizon ni son indépassable, il est plutôt ce qui s'en enfuit sans cesse, échappe au test, sort du texte, en glisse, liquide. Tombées d'écriture comme on dit tombés de camion. Ce livre est d'abord fait de quelques-uns de ces moments de subjectivité que j'ai pu arrêter, simplement en changeant le format d'écriture, plus quelques photos, comme traces de fantômes, les sillages que laissent ces passions dans la lumière du bazar.
Paru le : 28/05/2008
Thématique : Anthropologie
Auteur(s) : Auteur : Michel Peraldi
Éditeur(s) :
P'tits papiers
Collection(s) : Non précisé.
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-9523987-6-3
EAN13 : 9782952398763
Reliure : Broché
Pages : 93
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 15.0 cm
Épaisseur: 0.7 cm
Poids: 300 g