Au début des années 90, l'école du cirque de Bruxelles a créé un projet baptisé Handicirque proposant de mettre les arts du cirque au service de personnes souffrant d'un handicap physique ou mental. Présentation de ce projet accompagné de photographies montrant les personnes handicapées en train de s'adonner aux différentes techniques du cirque. ©Electre 2025

Imaginez un lieu où la simplicité et la chaleur de l'accueil ressemblerait à un gros soleil, une espèce de boule pleine d'énergie vers laquelle vous avez irrésistiblement envie de vous diriger.

Et bien ce lieu existe, tout près de chez nous puisqu'il s'agit de l'Ecole de Cirque de Bruxelles.

Depuis 10 ans, un projet étonnant s'y développe sous la forme d'une association entre l'apprentissage des techniques de cirque et l'intégration de la personne handicapée.

Moins d'une seconde.

C'est sans doute le temps qu'il m'a fallu pour répondre affirmativement à la proposition de reportage consacré à Handicirque.

Sans le connaître, j'imaginais un projet génial, avec pour moi la découverte d'un nouveau monde. J'étais bien en deçà de la réalité. Emotions, rencontres, échanges auront été, une année durant, mon lot habituel à l'Ecole de Cirque de Bruxelles.

Autistes, trisomiques ou atteints d'une maladie ignorée de ma part, ces joyeux drilles, ces boudeurs invétérés ou canailles énergiques m'auront surpris plus d'une fois. Ils m'auront appris aussi, beaucoup sur les fausses différences, la tolérance, la sincérité, et probablement aussi sur moi-même. Sans doute un peu plus sensibles et un peu moins loquaces (quoi que), ces personnes handicapées n'en sont pas moins comme vous et moi, humaines, simplement un peu moins conscientes de cette humanité.

En tant que photographe, je me suis attaché à rendre une atmosphère, et tenter de laisser transparaitre la personnalité de chacun en toute sincérité, en voulant montrer l'intérêt des activités liées au cirque sur l'éveil et le comportement des participants. La démarche ainsi entreprise pourrait faire prendre conscience à tout un chacun de l'importance de projets similaires pour la personne handicapée, capable de réaliser des activités «normales.» à des degrés divers, si l'on se donne la peine de l'encadrer et de l'aimer telle qu'elle est.

Charmants, souriants, autachants et emballants...

Ce sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit lorsque je pense à ces personnes un peu différentes et tellement sincères.

Christophe Smets La boîte à images