Aborde les contextes structurants qui semblent influencer les modes de vie et les visions du monde des jeunes de la commune. Présente une cartographie du travail interculturel et de cohésion sociale des travailleurs sociaux. Réunit un ensemble de textes produits par les professionnels actifs dans les associations et chez les éducateurs sociaux de la commune. ©Electre 2025

Affaires d'identité ? Identités à faire !

Travail social et « vivre ensemble »

Expériences bruxelloises

« En Belgique, on est des étrangers, mais dans le quartier, on est chez nous. »
(Paroles d'adolescents de Schaerbeek issus de l'immigration)

Qui es-tu ? La réponse à cette question est difficile à formuler dans les quartiers dont parle ce livre. En milieu populaire, la double appartenance des jeunes issus de l'immigration est souvent vécue comme une « non-appartenance » double, handicapante et déstabilisante. À la fois d'ici et de là-bas, mais en réalité ni vraiment d'ici, ni de là-bas, ces jeunes se vivent comme assis entre deux chaises, car la société environnante rappelle tous les jours leur différence et la crainte qu'ils peuvent inspirer aux membres de la majorité autochtone.

Ce livre relate une recherche-action qui fut menée durant trois années à Schaerbeek (une commune en région bruxelloise), par une centaine de professionnels de la cohésion sociale et du travail social interculturel. Il s'agissait de réfléchir ensemble sur les réalités sociales que ces professionnels côtoient, sur La philosophie du travail social à laquelle ils adhèrent et sur les méthodes professionnelles qu'ils mettent en oeuvre. L'objectif de cette réflexion était de rénover les grilles d'analyse de la réalité sociale contemporaine, de discuter les modes d'action et d'identifier les problèmes qui entravent la qualité et les finalités de leur travail. La mise en commun de l'expérience accumulée a permis de contribuer à l'amélioration du quotidien professionnel des participants et à la formulation de « bonnes pratiques », aptes à lever certains obstacles en matière de gestion de la diversité et de valorisation de la mixité sociale. Les diverses « dynamiques identitaires agissantes parmi les jeunes publics » furent choisies comme thématique concrète de la recherche-action, afin de favoriser l'émergence de positions différenciées lors de débats sereins, protégés de l'urgence des moments de crise.