Présente les résultats d'une enquête sur l'intelligence menée auprès de quatre groupes d'individus ayant tous un Q.I. supérieur à 130 dont un groupe de polytechniciens promotion 1976. S'intéresse au milieu social, à la scolarité, à la vie professionnelle et à la vie personnelle de ces individus. ©Electre 2025

Etre parents d'enfants surdoués ou intellectuellement précoces est merveilleux, extraordinaire. Tout est facile, on a en face de soi un être ouvert, qui comprend, qui dialogue, qui se prend en charge et pour peu que l'on sache répondre à son attente, il nous lancera des regards qui nous empliront de bonheur.

Dans la petite enfance, en général tout va bien car le monde extérieur intervient peu. Il peut faire les choses à son rythme, et va encore plus vite quand il est motivé par des aînés. Suivant son degré de précocité et son environnement, les choses se gâtent plus ou moins tôt. Et là, les parents quelque peu surpris, réalisent qu'ils doivent engager des batailles. La première se situe le plus souvent à l'entrée au C.P.

Quel âge? Faut-il faire sauter une classe et comment? A qui s'adresser?

Aucun mode d'emploi, aucune note explicative, il faut chercher, se poser le cas de conscience, savoir exiger... Certains parents ont même menacé d'aller en justice...

Une fois cette première bataille réglée, l'école primaire apporte souvent une nourriture suffisante à condition de suivre à la maison.

Mais, le collège est la bête noire de l'enfant surdoué. La lutte devient serrée. Il s'ennuie, regarde les professeurs d'une drôle de façon et ces derniers ne supportent pas. Ils le trouvent insolent et dérangeant ou alors dans la lune, ce qui laisserait présager une mauvaise scolarité qu'il vaudrait mieux orienter vers quelque chose de concret: un CAP ou un BEP par exemple... Re-bataille et re-re-bataille au lycée, à l'entrée en seconde ou alors quand il faut un dossier en béton (ce qu'il n'a pas évidemment), pour choisir sa classe préparatoire. Alors être parent d'enfant surdoué, c'est merveilleux mais ce n'est pas facile.

Il suffit cependant que la scolarité soit adaptée pour que cela le devienne. Je peux ici en témoigner puisque ma fille a bénéficié d'une expérience de l'enseignement public à son entrée en 6ème. Elle a passé des tests comme ses camarades. Cette année là, 24 élèves dont le QI était supérieur à 130 ont été détectés. Ils ont bénéficié d'un enseignement approfondi et à leur rythme. En fin de 3ème ils avaient une culture, un niveau scolaire, une force et un degré d'épanouissement remarquables.

Ils ont tous intégré l'enseignement supérieur et fait des études correspondant à leurs désirs et à leurs capacités. Conscients de leur différence et reconnus, ils ont pu développer des qualités humaines, ce qui n'aurait sans doute pas été le cas dans un cycle scolaire normal, tant, toute l'énergie est concentrée sur les mécanismes de défense.

Depuis, cette expérience a été renouvelée tous les ans. Elle est pleinement réussie. Merci à l'Education nationale d'en tenir compte et de la multiplier. Beaucoup de problèmes s'en trouveraient résolus d'eux-mêmes, car ces enfants, s'ils ne sont pas pris en compte rejoignent souvent les rangs des inadaptés et exclus de la société.