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L'auteure conteste l'interprétation selon laquelle Nietzsche met le corps à la place de l'âme et de la conscience. D'après elle, le concept de Dionysos ne conduit pas à l'affirmation de la vie ou des corps vivants, mais à sa critique. Nietzsche initie ainsi une première histoire philosophique de l'amour et du désamour entre la chair et le flux. ©Electre 2025
On croit que Nietzsche affirme inconditionnellement le corps et la vie. Mais, en mettant le corps «à la place de l'âme et de la conscience», il n'aurait rien fait d'autre que d'incarner la subjectivité des Modernes dans la corporéité, poursuivant jusqu'à son terme l'«achèvement des Temps modernes» (Heidegger). Nous contestons ces deux hypothèses. Le «concept de Dionysos» (Ecce Homo) ne conduit ni à l'affirmation inconditionnelle de la vie, ni à celle des corps vivants que nous sommes, mais à leur critique, à la première tentative d'une critique de la chair.
Si la critique qui s'engage ainsi reprend celle de Kant, elle se déplace dans un tout autre domaine. Il ne s'agit plus de partir des réquisits de la connaissance, ni de l'expérience et de son besoin d'unité, mais des exigences de l'excès du flux (Dionysos) - qui réclame d'être délimité (Apollon), puis incorporé, organisé et aimé par une oreille en chair (Ariane). Ce qui se trame entre Dionysos, Apollon, Ariane et le Crucifié n'est pas un ornement littéraire. C'est la première histoire philosophique de l'amour (et du désamour) entre la chair et le flux.
Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay Saint-Cloud, docteur et agrégée de philosophie, Barbara Stiegler enseigne au lycée Louise-Weiss d'Achères (Yvelines).
Paru le : 01/03/2005
Thématique : Textes des Philosophes
Auteur(s) : Auteur : Barbara Stiegler
Éditeur(s) :
PUF
Collection(s) : Epiméthée
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782130543763
Reliure : Broché
Pages : 392
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 15.0 cm
Épaisseur: 2.5 cm
Poids: 535 g