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Un essai philosophique sur la querelle entre Jürgen Habermas et Jacques Derrida : le premier, défenseur d'une rationalité encore possible et le deuxième invitant à passer à une postmodernité qui ne serait plus centrée sur le logos mais sur la circulation de la parole. ©Electre 2025
D'un ton guerrier en philosophie
Habermas, Derrida & Co
Autrefois, Kant s'était étonné dans un opuscule « d'un ton grand seigneur adopté naguère en philosophie ». En 1983, Jacques Derrida s'en était inspiré pour publier D'un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie. Nous étions alors à l'aube d'une guerre de quinze ans qui déchira l'Europe philosophique à la fin du siècle dernier. Il était question, à travers le brutal conflit qui opposait Jürgen Habermas et Jacques Derrida, de déconstruction et de reconstruction de la raison, de l'héritage de l'Aufklärung et même du destin de la philosophie, sur une ligne de front dessinée entre l'époque de Hegel et celle de Nietzsche, puis légèrement retouchée à celle de Husserl, Heidegger et Adorno.
Cela se passait entre Francfort et Paris, mais Derrida avait déjà été engagé dans d'autres guerres dessinant une géographie plus complexe. À Paris même, où Michel Foucault et Pierre Bourdieu l'avaient accusé d'être trop conventionnel et pas assez politique, ce qui remet sérieusement en cause la représentation d'une French theory censée être née au Quartier latin vers 1968 avant de s'exporter comme pensée tout uniment « post-moderne ». Entre Paris et la Californie, où John R. Searle l'avait attaqué pour mécompréhension de la révolution dans la théorie du langage née à Oxford sous les auspices de John Austin, ce qui éclaire différemment les relations entre philosophies dites « analytique » et « continentale ». En Amérique enfin, entre divers départements de philosophie et de littérature, ce qui permet de découvrir, grâce à des médiateurs comme Richard Rorty, une réception de son oeuvre plus contrastée qu'il n'y paraît.
Les belligérants se sont cependant réconciliés au point de devenir amis, en sorte que l'on peut méditer ces deux propos : « Philosopher, c'est aussi douter du sens de la philosophie » (Habermas) ; « Un philosophe est toujours quelqu'un pour qui la philosophie n'est pas donnée » (Derrida). À l'aune de telles convictions convergentes, il était peut-être inutile de faire un drame d'un désaccord. Mais c'est ainsi : une affaire exemplaire de guerre et de paix en philosophie offre une occasion de revenir sur son histoire, ses territoires et les manières de la pratiquer.
Paru le : 13/01/2011
Thématique : Textes des Philosophes
Auteur(s) : Auteur : Pierre Bouretz
Éditeur(s) :
Gallimard
Collection(s) : NRF Essais
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-07-012947-8
EAN13 : 9782070129478
Reliure : Broché
Pages : 572
Hauteur: 23.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 4.1 cm
Poids: 619 g